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=== Principato ===
==== Annessione
En [[106]], alors qu'il mène campagne en Dacie, Trajan ordonne au [[gouverneur romain|gouverneur impérial]] de [[
Il n'y a apparemment aucun combat, mais l'annexion fait peut-être suite à une campagne militaire à la tête des légions de Syrie et d'Égypte commencée en [[105]] qui n'a, semble-t-il, rencontrée aucune résistance.<ref group=m name=Martin/><ref group=s name=MS38/> [[
Cette annexion permet de renforcer la frontière orientale de l’Empire en vue d'une [[Guerre parthique de Trajan|campagne contre les Parthes]], de rendre sûre la liaison commerciale entre l'[[Période romaine de l'Égypte|Égypte]], la [[Judée (provincia romana)|Judée]] et la
Probablement pour l'annexion du royaume nabatéen<ref name=Bla231/>, Cornelius Palma est honoré des ornements triomphaux<ref name=Bla231/>{{,}}<ref group=i name=CIL_CP>{{CIL|6|1386|R=}}.</ref> et, de son vivant, d'une statue<ref group=a name=DC69_16>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', [http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/dion/Trajan.html livre 69 (Nerva et Trajan), 16].</ref> de bronze dans le [[forum d'Auguste]]<ref name=Bla231>Adrien Blanchet, ''Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', 1944, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1944_num_88_2_77751 « La figure de l'Arabie »,
▲En [[106]], alors qu'il mène campagne en Dacie, Trajan ordonne au [[gouverneur romain|gouverneur impérial]] de [[Syrie (provincia romana)|Syrie]], [[Aulus Cornelius Palma Frontonianus]], d'annexer le [[Nabatéens|royaume nabatéen de Pétra]]<ref group=a name=DC69_14>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', [http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/dion/Trajan.html livre 69, 14].</ref>, sans doute après la mort du roi [[Rabbel II]].<ref>{{cita|Sartre 1997|p. 38}}.</ref> Ce royaume est alors l'un des derniers territoires protégés par Rome mais non intégrés à l'Empire, avec l'État client d'[[Osroène]] autour d'[[Şanlıurfa|Édesse]], quelques territoires dans le Caucase et le cas épineux du [[royaume d'Arménie]].<ref>{{cita|Sartre 1997|pp. 29 e 37}}.</ref>.
▲Il n'y a apparemment aucun combat, mais l'annexion fait peut-être suite à une campagne militaire à la tête des légions de Syrie et d'Égypte commencée en [[105]] qui n'a, semble-t-il, rencontrée aucune résistance.<ref group=m name=Martin/><ref group=s name=MS38/> [[Dion Cassius]]<ref group=a name=DC69_14/> et [[Ammien Marcellin]]<ref group=a>[[Ammien Marcellin]], ''Histoire de Rome'', [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/ammien/14.htm livre XIV, VIII, 13].</ref>, qui écrivent respectivement près d'un siècle et plus de deux siècles après les faits, indiquent que la conquête du royaume s'est faite avec résistance. Toutefois, les pièces de monnaie contemporaines frappées à la suite de l'annexion parlent d'une acquisition (''{{lang|la|Arabia adquisita}}'' : {{citation|l’Arabie acquise}}), et non d'une conquête militaire. De plus, ''{{lang|la|Arabicus}}'' n'a pas été ajouté à la titulature impériale de Trajan, ce qui semble indiquer qu'il s'agit donc d'une annexion pacifique<ref name=Hol155>Dominique Hollard, ''Revue numismatique'', 2004, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_2004_num_6_160_2556 « Le monnayage de la Legio III Cyrenaica frappé à Bostra sous Antonin le Pieux », {{p.}}155].</ref>{{,}}<ref name=Bla231/>.
▲Cette annexion permet de renforcer la frontière orientale de l’Empire en vue d'une [[Guerre parthique de Trajan|campagne contre les Parthes]], de rendre sûre la liaison commerciale entre l'[[Période romaine de l'Égypte|Égypte]], la [[Judée (provincia romana)|Judée]] et la [[Syrie (provincia romana)|Syrie]]<ref group=m name=Martin>J.-P. Martin, {{opcit}}, {{p.|237}}.</ref> et de mettre fin au monopole des bédouins caravaniers comme intermédiaires sur le commerce de la mer Rouge.<ref>{{cita|Petit 1974|pp. 217-218}}.</ref><ref>{{de}} R. E. Brunnow et A. Von Ddomszewski, ''Die Provinz Arabien'', 3 vol., 1904-1909.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Y. Yadin, « The Nabatean Kingdom, Pronvincia Arabia, Petra and En-Geddi in the Documents from Nahal-Hever », Jaarb. Voor-Aziat., Egypt. Gezelschap (Leyde), 17, 1963, 227-241.</ref>. Trajan fait de [[Bosra]] la capitale de la nouvelle [[Arabie (provincia romana)|province impériale d'Arabie Pétrée]] (''provincia Arabia''), qui est créée le [[22 mars]] [[106]]<ref name=Hol155/>{{,}}<ref group=s name=MS38/> et formée du royaume conquis et de la [[Décapole (Proche-Orient)|décapole]] déjà romaine.
▲Probablement pour l'annexion du royaume nabatéen<ref name=Bla231/>, Cornelius Palma est honoré des ornements triomphaux<ref name=Bla231/>{{,}}<ref group=i name=CIL_CP>{{CIL|6|1386|R=}}.</ref> et, de son vivant, d'une statue<ref group=a name=DC69_16>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', [http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/dion/Trajan.html livre 69 (Nerva et Trajan), 16].</ref> de bronze dans le [[forum d'Auguste]]<ref name=Bla231>Adrien Blanchet, ''Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', 1944, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1944_num_88_2_77751 « La figure de l'Arabie », {{p.}}231].</ref>{{,}}<ref group=i name=CIL_CP/>, à l'instar de [[Quintus Sosius Senecio]], pour son rôle décisif dans les [[guerres daciques de Trajan|guerres daciques]], et de [[Lucius Publilius Celsus]]<ref group=a name=DC69_16/>, pour des raisons inconnues.
==== Sa politique intérieure ====
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Pendant six ans, de [[107]] à [[113]], Trajan reste à Rome. Sa politique est alors marquée par son [[paternalisme]] et est davantage concentrée sur l’[[Italie (époque romaine)|Italie]]. [[Nerva]] a déjà donné à l’Italie une place particulière au sein de l’Empire, comme l’attestent les monnaies de l’époque. Trajan poursuit cette politique. Au travers d’un édit, Trajan force les candidats aux fonctions sénatoriales à investir au moins le tiers de leurs biens sur le sol italien<ref group=a>[[Pline le Jeune]], ''Lettres'', {{VI}}, 19.</ref>{{,}}<ref name=PP167 group=p/><ref name="LeRoux164-170">{{cita|Le Roux 1998|pp. 164-170}}.</ref>
Comme son prédécesseur, Trajan s’attelle à améliorer le réseau routier italien : entre [[108]] et [[114]], les travaux de la ''{{lang|la|[[via Traiana]]}}'' qui relie [[Bénévent|Beneventum]] à [[Brundisium]] sont achevés, vraisemblablement sous les ordres du [[curateur (Rome antique)|curateur]] des voies [[Quintus Pompeius Falco]], permettant d’alléger le trafic sur la ''{{lang|la|[[via Appia]]}}'' qui dessert aussi Brundisium. Le point de départ de la ''{{lang|la|via Traiana}}'' est marqué par un [[arc de Bénévent|arc de triomphe]] dont les reliefs ne laissent aucun doute sur le programme de restauration de l'Italie qu'engage l’empereur<ref>{{article|prénom1=Giuseppe|nom1=Ceraudo|titolo=La Via Traiana. Découvertes récentes|périodique=Dossiers d'archéologie|numéro=343|mois =janvier-février|année=2011|pages=38-43}}.</ref>{{,}}<ref name=rb>Rémy Bernard, ''Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité'', 1983, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1983_num_95_1_1362 La carrière de P. Calvisius Russo Iulius Frontinus, gouverneur de Cappadoce-Galatie,
[[File:TRAIANUS RIC II 632-2290429.jpg|thumb|right|[[Sesterce]] ''([[circa]] [[106]]-[[111]])'' - représentant le bassin du Port de Trajan, entouré par des entrepôts et des navires au centre.]]
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En l'an [[103]], Trajan fait construire au nord d’[[Ostie]] un [[Portus (port romain)#Sous l’empereur Trajan|autre port]] plus à l'intérieur<ref name="comune.fiumicino.rm.gov.it">{{Lien web |lang=it |auteur= |titolo=Porti Imperiali di Claudio e Traiano - Comune di Fiumicino (Port impérial de Claude et Trajan) |url=http://www.comune.fiumicino.rm.gov.it/5983 |site=www.comune.fiumicino.rm.gov.it |en ligne le= |consulté le=18 octobre 2014 |brisé le= }}</ref>, un bassin hexagonal communiquant par des canaux avec le port de Claude, avec le Tibre directement<ref name="telegraph.co.uk">{{Lien web |lang=en |auteur=By Nick Squires |titolo='Biggest canal ever built by Romans' discovered |url=https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/italy/7883996/Biggest-canal-ever-built-by-Romans-discovered.html |site=www.telegraph.co.uk |en ligne le=11 juillet 2010 |consulté le=18 octobre 2014}}</ref>, et avec la mer. L’accès de nouveau port dépend moins des conditions climatiques pour assurer l’approvisionnement de Rome en blé, en matériaux de construction et en marbre.<ref>{{cita|Eck 1999|p. 13}}.</ref>.
Il fait agrandir également les ports d’[[Ancône (Italie)|Ancône]], de [[Civitavecchia|Centumcellae]] et de [[Terracina]]. Ce rôle prépondérant donné à l’Italie et les actions politiques de Trajan allant dans ce sens se retrouvent sur les sujets figurant sur les pièces de monnaies frappées durant cette période. Ces pièces sont estampillées de la devise {{citation|Restauration de l’Italie}} (''{{lang|la|Italia rest[ituta]}}'')<ref group=i>[[Charles Victor Daremberg]] et [[Edmond Saglio]], 1900, ''[[Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines]]'', [http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/feuilleter.xsp?tome=3&partie=1&numPage=596&nomEntree=ISTHMION&vue=image « ITALIA »,
===== Rome, capitale embellie =====
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[[File:Fori-imperiali-big-1-.jpg|thumb|upright=1.2|right|alt=maquette représentant un bâtiment long qui entoure plusieurs cours à colonnades, entourés de nombreux immeubles serrés.|Le [[Forum de Trajan]] sur la maquette d'[[Italo Gismondi]] (1887-1974).]]
Peu de temps après le début de son règne, Trajan se lance dans un vaste programme d’urbanisation pour embellir la capitale, pour le bénéfice du peuple et pour sa propre gloire et postérité. Il consacre beaucoup d’attention à l’entretien et à la réhabilitation, des infrastructures civiles. Par exemple, il fait rénover et agrandir le système d’approvisionnement en eau. L’''{{lang|la|[[Aqua Traiana]]}}'', [[aqueduc]] achevé en [[109]], fait près de {{unité|60|km}} de long et conduit l’eau depuis la région du [[lac de Bracciano]] au nord de Rome jusqu’au quartier de la rive droite du [[Tibre]] à Rome. Il apporte ainsi l’eau dans un quartier pauvre de la ville<ref>{{en}} Samuel Ball Platner et Thomas Ashby, ''A Topographical Dictionary of Ancient Rome'', 1929, [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Gazetteer/Places/Europe/Italy/Lazio/Roma/Rome/_Texts/PLATOP*/Aqua_Trajana.html Aqueduc Traiana].</ref>{{,}}<ref>Luc Duret et Jean-Pierre Néraudau, ''Urbanisme et métamorphoses de la Rome antique'', [[Les Belles Lettres]], [[2001]],
Toujours en l’an 109, il fait bâtir des [[thermes de Trajan|thermes]] aux dimensions longtemps inégalées, près du [[Colisée]], du ''{{lang|la|[[Ludus Magnus]]}}'' et des [[thermes de Titus]] qui sont quatre fois plus petits<ref group=n>Annette Nünnerich-Asmus, « Er baute für das Volk ?! Die stadtrömischen Bauten des Traian » dans A. Nünnerich-Asmus, {{opcit}},
[[File:
Le plus grand complexe monumental dont il entreprend la construction reste cependant le [[forum de Trajan]], construit entre [[107]] et [[113]] sous la direction de l’architecte [[Apollodore de Damas]]. Ce forum dépasse tous les autres par ses dimensions : {{unité|300|mètres}} de long et {{unité|185|mètres}} de large. Contrairement aux autres ''[[forum romain|{{lang|la|fora}} romains]]'', la place centrale du forum n’est pas dédiée à un dieu vengeur ou protecteur. Les sujets évoqués dans les reliefs et statuaires concernent le [[Sénat de l'Empire romain|Sénat]] et l’[[armée romaine|armée]], considérés comme les deux principaux piliers de l’Empire, ainsi que les préoccupations du peuple.
La prédominance sur les peuples barbares est quant à elle représentée par la [[colonne Trajane]] qui, sur une frise de près de {{unité|200|mètres}}, décrit au travers de scènes détaillées réparties en deux grandes sections les deux [[guerres daciques de Trajan|guerres daces]]. Le forum est lié aux [[marchés de Trajan]], quartier de négoce autonome, qui demeure le plus grand bâtiment romain civil encore debout<ref group=n>Björn Gesemann, « Die ‚Große Aula‘ der Traiansmärkte in Rom – Überlegungen zur Herkunft und Entwicklung ihres Bautyps » dans A. Nünnerich-Asmus, {{opcit}},
Après un nouvel incendie du ''{{lang|la|[[Circus Maximus]]}}'' sous le règne de [[Domiziano]], l'empereur Trajan fait reconstruire l'édifice et agrandit les gradins ainsi que la loge impériale. Il porte le nombre de spectateurs, grâce à des travaux d’agrandissement et l'ajout de {{Unité|5000|places}}<ref group=a>[[Pline le Jeune]], ''Panégyrique de Trajan'', 51.</ref>, à près de 150 ou {{Unité|250000}}<ref>{{en}} Filippo Coarelli, ''Rome and environs, an Archaeological Guide'', University of California Press, 1997,
Trajan recrute une garde à cheval attachée à l'empereur, les ''{{lang|la|[[Equites Singulares Augusti]]}}''. [[Auguste]] avait déjà créé une unité similaire, connue sous le nom de ''{{lang|la|[[Gardes germains|Batavi]]}}'' (ou ''{{lang|la|Germani Corporis Custodes}}''), mais l'avait dissoute après le [[Bataille de Teutobourg|désastre de Varus]] en [[9]]. Elle avait été reconstituée par [[Tibère]] en [[14]] et à nouveau dissoute par [[Galba]] en [[68]]. Ils sont recrutés à partir de la [[troupes auxiliaires|cavalerie auxiliaire]] des [[provincia romana|provinces]]. Ils doivent dans un premier temps 27 à 29 ans de service. Ils sont organisés et équipés comme une unité de cavalerie (''{{lang|la|ala}}'') régulière, constituant un ''{{lang|la|numerus}}'' de 500 hommes et sont logés dans leur propre camp sur le [[Caelius]]. Leur commandement est assuré par un tribun, lui-même sous l'autorité du [[préfet du prétoire]]. L'unité est divisée en turmes, probablement forte d'environ 30 hommes, chacune dirigée par un [[décurion]] avec un ''{{lang|la|duplicarius}}'' et un ''{{lang|la|sesquiplicarius}}'' comme adjoints, le décurion senior est désigné ''{{lang|la|decurio princeps}}''<ref>Pierre Cosme, ''L'armée romaine'', Armand Colin, Paris, 2009,
===== Sa politique sociale =====
[[File:Benevento arco di Traiano.JPG|thumb|right|upright=1.2|alt=un groupe d'une dizaine d'hommes et de femmes en pied ; deux enfants nus au sol, le visage supprimé.|Détail de l'[[arc de Bénévent]] : le panneau avec l'empereur, les ''{{lang|la|alimenta}}'' et la naissance de la ''{{lang|la|proles Romana}}''<ref>Paul Veyne, ''Mélanges d'archéologie et d'histoire'', 1960, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1960_num_72_1_7465 Une hypothèse sur l'arc de Bénévent,
Sa politique sociale est marquée par l’institution des {{citation|''{{lang|la|alimenta}}''}}, une aide alimentaire mise en place peu après [[99]] et destinée aux enfants des citoyens italiens les plus pauvres. Trajan reprend ainsi une initiative de Nerva et l’exemple déjà donné par de riches particuliers mais à une plus grande échelle.<ref>Paul Veyne, ''Mélanges d'archéologie et d'histoire'', 1957, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1957_num_69_1_7413 La table des Ligures Baebiani et l'institution alimentaire de Trajan].</ref><ref name="Martin283">{{cita|Martin 2006|p. 229}}.</ref> L'argent de cette aide provient des intérêts, au maximum de cinq pour cent, des prêts perpétuels de l'État accordé à des propriétaires italiens.<ref name="Martin284">{{cita|Martin 2006|p. 284}}.</ref><ref name="Petit167">{{cita|Petit 1974|p. 167}}.</ref>
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[[File:PlotinaSest.jpg|thumb|left|upright|alt=pièce de monnaie représentant une femme de profil en buste, avec une haute coiffure élaborée, entourée d'inscriptions.|[[Sesterce]] avec un portrait de [[Plotine]].]]
Selon l'historien Gérard Minaud, auteur d'un ouvrage biographique sur douze [[Liste des impératrices romaines|impératrices romaines]], c'est sous l'influence de son épouse que Trajan modifie la fiscalité pour la rendre plus équitable, prend des mesures pour une meilleure éducation, aider les pauvres, et établir la tolérance dans la [[société romaine]]<ref name=GM>Gérard Minaud, ''Les Vies de 12 femmes d’empereur romain'', Paris, L’Harmattan, 2012, ch. 6, « La vie de Plotine, femme de Trajan »,
===== Sa politique provinciale =====
L'empereur donne une plus grande autonomie fiscale aux provinces : la perception de la plupart des impôts indirects, à l'exception des douanes, est maintenant confiée à des ''conductores'' de l’administration provinciale, c'est-à-dire de riches particuliers responsables des sommes dues.<ref>{{cita|Sartre 1997|p. 37}}.</ref>
L'institution des [[Curateur (Rome antique)#Curateur de cité|curateurs de cité]] est créée soit par [[Domiziano]], soit par Trajan. Ils sont en tout cas attestés pour la première fois sous le règne de ce dernier mais restent peu nombreux jusqu'au règne d'[[Antonin le Pieux]]. Sous Trajan, le recours à cette institution semble rester exceptionnel. Ils sont surtout attestés en Italie puis dans les provinces sénatoriales<ref group=j>F. Jacques et J. Scheid, {{opcit}},
Trajan tente d’accélérer le développement intérieur de l’Empire en multipliant le nombre de villes : en effet, celles-ci constituant dans l’État romain la plus petite unité administrative, leur multiplication facilite l’exercice du pouvoir. Ces villes conservent une certaine autonomie en matière de collecte d’impôts et de recrutement. La plupart de celles fondées sous Trajan se trouvent sur des frontières ou dans des zones récemment contrôlées par Rome, en [[Germanie inférieure]], au nord de la [[Germanie supérieure]], le long du moyen et bas [[Danube]], en [[Pannonie]], en [[Mésie]], en [[Dacie]], en [[Thrace]] et enfin en [[Numidie]]<ref group=n>Michael Zahrnt, « urbanitas gleich romanitas. Die Städtepolitik des Kaisers Trajan » dans A. Nünnerich-Asmus, {{opcit}},
À l'époque trajane, il existe deux types de {{citation|[[colonie (Rome)|colonies romaines]]}}. Elles sont fondées par déduction (''{{lang|la|deductio}}''), c'est-à-dire par un acte de création juridique et religieux. Le premier type est celui dit {{citation|de peuplement}}. La colonie est fondée ''{{lang|la|ex nihilo}}'' ou par ajout de colons dans une ville préexistante, en y installant des citoyens romains, souvent des vétérans de la campagne militaire ayant permis d'annexer la région où se trouve la colonie. Le deuxième type est la colonie dite {{citation|honoraire}}. C'est une cité à laquelle l'empereur donne le titolo de [[colonie (Rome)|colonie]] et le cadre institutionnel correspondant, sans pour autant y installer des colons. Cela constitue une promotion pour la cité et ses habitants. Le statut colonial honoraire se diffuse surtout à partir des Antonins et est attribué à des cités ayant auparavant reçues le statut de municipe. {{citation|L’obtention du statut colonial a pour résultat l’identification totale au modèle romain dans les institutions et les cultes de la cité<ref>Caroline Blonce et Madalina Dana, « Introduction », Cahiers « Mondes anciens », 2011 {{lire en ligne|url=http://mondesanciens.revues.org/617}}.</ref>}}.
De nombreuses fondations de [[colonie (Rome)|colonies de peuplement]] ainsi que de promotions de villes et cités ont lieu dans l'Occident romain, y compris les Balkans, jusqu'au règne de Trajan. Ses successeurs et lui concèdent aussi la dignité civique, notamment en Germanie, ce qui reste rare<ref group=j>F. Jacques et J. Scheid, {{opcit}},
[[File:Timgad rue.jpg|thumb|right|upright|alt=une rue pavée avec des colonnes nues de chaque côté s'étend vers un arc de triomphe au lointain.|L'[[Arc de Trajan (Timgad)|Arc dit {{citation|de Trajan}}]], {{s-|III|e}}, à Thamugadi, aujourd'hui [[Timgad]].]]
====== En Occident méridional ======
En [[Afrique romaine]], la conquête du pays, de la mer au désert, se termine sous Trajan, hormis les [[Maurétanie]]s. Trajan renforce globalement le [[Systèmes défensifs de l'Afrique romaine|''{{lang|la|limes}}'' africain]] par des forts<ref group=c>E. Cizek, {{opcit}}, 1983,
Sous le règne de Trajan puis de ses successeurs, [[Leptis Magna]], [[Hadrumète|Hadrumetum]] et peut-être [[Lamta|Leptis Minus]] se romanisent et prospèrent rapidement. Leur statut est relevé à celui de colonies honoraires ou de [[municipe]]s<ref group=r name=PR271/>{{,}}<ref group="l" name="CL84" />. Il promeut aussi des villes de la [[Cirta|confédération cirtérenne]],<ref name="LeRoux271">{{cita|Le Roux 1998|p. 271}}.</ref> hormis Cirta, sans rompre le lien avec cette cité. La politique africaine menée par Trajan est {{citation|hardie et dynamique}}, et on peut parler d'une {{citation|romanisation sélective et autoritaire}} afin de répondre à des objectifs stratégiques<ref group=l name=CL85>C. Lepelley, « L'Afrique » dans C. Lepelley (dir.), {{opcit}},
Les [[Hispanie romaine|provinces hispaniques]] sont politiquement et économiquement stables depuis la fin du {{-s-|I|er}} et vivent sous une paix profonde d'[[Auguste]] à [[Marc Aurèle]]<ref group=l>D. Nony, « Les provinces hispaniques » dans C. Lepelley (dir.), {{opcit}},
====== En Occident septentrional ======
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[[File:Carte illustrative Politique provinciale Trajan.png|thumb|upright=1.3|Carte illustrant la politique provinciale de Trajan, avec les colonies déduites (point jaune) et les villes promues (point noir). ''Illustratif et non exhaustif''.<br>{{Début de colonnes|nombre=2}}{{Légende/Début}}{{Légende double|#DC0000|#DC0000|Province impériale.}}{{Légende double|#ED9E9E|#ED9E9E|Province sénatoriale.}}{{Légende double|#FF7F27|#FF7F27|Province conquise.}}{{Légende double|#FFC90E|#FFC90E|Province créée ou subdivisée.}}{{Légende double|#FFF9BD|#FFF9BD|Territoires clients.}}{{Légende/Fin}}{{Fin de colonnes}}]]
En [[Bretagne (provincia romana)|Bretagne]], il organise les zones déjà conquises, consolide la frontière et établit des camps fortifiés qui préfigurent les réalisations du [[mur d'Hadrien]]<ref group=c>E. Cizek, {{opcit}}, 1983,
En [[Germanie inférieure]], Trajan fonde la ''{{lang|la|[[Colonia Ulpia Traiana]]}}'' par déduction de vétérans<ref group=r name=PR334/> ou encore ''{{lang|la|[[Ulpia Noviomagus Batavorum]]}}'' qui devient la capitale des [[Bataves]]. Afin d’assurer l’allégeance des tribus rhénanes, des [[Troupes auxiliaires|unités barbares]] sont incorporées dans la cavalerie de l’armée impériale<ref group=r name=PR265/>{{,}}<ref name="Petit216">{{cita|Petit 1974|p. 216}}.</ref>
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En [[Pannonie]], les soldats de la ''{{lang|la|[[legio XIII Gemina]]}}'', qui ont participé à une des deux [[guerres daciques de Trajan|guerres daciques]], fondent la ''{{lang|la|[[Ptuj|Colonia Ulpia Traiana Poetovio]]}}''. La Pannonie est divisée en deux provinces, sans doute en [[106]] dès la fin des [[guerres daciques de Trajan|guerres daciques]] : [[Carnuntum]] devient la capitale de la province supérieure tandis qu'[[Aquincum]] est celle de la province inférieure. ''[[Sirmium]]'', jusque-là en Mésie, est rattachée à la Pannonie inférieure.<ref name="LeRoux240">{{cita|Le Roux 1998|p. 240}}.</ref>
En [[Dacie romaine|Dacie]], ''{{lang|la|[[Ulpia Traiana Sarmizegetusa|Colonia Ulpia Traiana Augusta Sarmizegetusa Dacica]]}}'' est fondée par déduction de vétérans<ref group=r name=PR334/>. Des légions sont installées à [[
En [[Mésie]], l'empereur fonde un certain nombre de villes ''{{lang|la|ex nihilo}}''. C'est le cas de ''{{lang|la|[[Nicopolis ad Istrum]]}}'', de ''{{lang|la|[[Marcianopolis]]}}'' et de ''{{lang|la|[[Bataille d'Adamclisi|Tropaeum Traiani]]}}''. Cette dernière est fondée en [[109]] en tant que ''{{lang|la|[[vicus]]}}'' pour des vétérans près du champ de la [[bataille d'Adamclisi]] où les Daces et leurs alliés ont été vaincus lors de la [[guerres daciques de Trajan|première guerre dacique]]. Les deux autres villes ont directement le statut de cités<ref group=s name=MS238/>. Nicopolis est fondée dès [[102]] au lendemain d'une autre victoire contre les Daces.<ref>{{cita|Sartre 1997|p. 232}}.</ref> [[Oescus]], jusque-là un grand [[camp romain]], devient une [[colonie (Rome)|colonie]], ''Colonia Ulpia Oescus'', après [[112]]<ref>{{cita|Sartre 1997|p. 238}}.</ref> De plus, c'est sans doute durant le règne de Trajan qu'est mis en place le [[culte impérial]] en Mésie inférieure.<ref>{{cita|Sartre 1997|p. 94}}.</ref>
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[[File:Antique-theater-plovdiv.jpg|thumb|right|upright|alt=théâtre semi-circulaire en pierre blanche, avec une scène en bois, et à gauche un mur de scène incomplet fait de colonnes et de cloisons.|Le [[théâtre romain de Plovdiv]], construit sous le règne de Trajan.]]
En [[Thrace]], Trajan transfère en grande partie l’administration de la province aux villes nouvellement créées, supprimant les districts hérités de l'ancien royaume, à l'image de l'organisation de la province hellénistique d'[[Asie (provincia romana)|Asie]]<ref group=j name=FJ224>F. Jacques et J. Scheid, {{opcit}},
La création de la province proprétorienne d'[[Épire]] est parfois placée à la fin du règne de [[Néron]], et plus souvent sous le règne de Trajan. Elle aurait en effet été fondée peu après l'an [[108]]<ref group=l>P. Cabanes, « Le monde grec européen et la Cyrénaïque » dans C. Lepelley (dir.), {{opcit}},
====== En Orient ======
En [[Cappadoce]], il promeut [[Mélitène]] au rang de cité tandis qu'il favorise ''{{lang|la|Selinous Traianopolis}}'' en [[Cilicie|Cilicie Trachée]]<ref group=s name=MS111/>. En [[114]], le [[Pont Polémoniaque]] ainsi que celui Galatique sont détachés de la [[Galatie]], difficiles à administrer depuis [[Ancyre]], et sont rattachés à la [[Cappadoce]]. Trajan compense cette perte de débouché maritime en rattachant plusieurs cités côtières à la Galatie, dont [[Sinop (ville)|Sinope]] et [[Amisos]]. L'annexion de l'[[Royaume d'Arménie|Arménie]] en [[114]] amène l’empereur à rattacher cette région à la Cappadoce, un procurateur étant nommé en Arménie pour l'administration fiscale du nouveau district<ref group=l name=CL340>M. Sartre, « Les provinces anatoliennes » dans C. Lepelley (dir.), {{opcit}},
Dans l'[[Arabie Pétrée]] nouvellement conquise, Trajan fait tracer une route entre [[107]]/[[111]] et [[114]]/[[115]], la ''{{lang|la|[[Via Nova Traiana]]}}'', qui évite le désert et permet de rejoindre la [[mer Rouge]] depuis la province de [[Syrie (provincia romana)|Syrie]]<ref>{{cita|Sartre 1997|p. 67}}.</ref> Les villes indigènes de [[Pétra]] et [[Bostra]] ont reçu le rang de cités.<ref>{{cita|Sartre 1997|p. 111}}.</ref> L'empereur renomme Bosra, alors appelée ''{{lang|la|Bostra}}'', en ''{{lang|la|Nea Traiane Bostra}}'', ou {{citation|Nouvelle Bostra de Trajan}} et [[Pétra]] reçoit le titolo honorifique de métropole (''{{lang|la|metropolis}}'') au même moment<ref>Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', Gallimard, coll. « [[Découvertes Gallimard]] / Archéologie » ([[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (2e partie)|{{n°|372}}]]), 1999, page 119.</ref>{{,}}<ref>Dominique Hollard, ''Revue numismatique'', 2004, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_2004_num_6_160_2556 « Le monnayage de la Legio III Cyrenaica frappé à Bostra sous Antonin le Pieux »,
En [[Période romaine de l'Égypte|Égypte]], il fait étendre la surface des terres cultivables et rétablit l'approvisionnement en impôt des caisses de Rome.<ref>{{cita|Sartre 1997|p. 404}}.</ref> Certains historiens attribuent à Trajan la construction, ou au moins l'agrandissement, de la [[Forteresse de Babylone du Caire|forteresse de Babylone]] en Égypte<ref>{{ouvrage|auteur1=A. J. Butler|lang=en|titolo={{lang|en|Babylon of Egypt: A study in the history of Old Cairo}}|lieu=Oxford|éditeur=Clarendon Press|année=1914|passage=5}}.</ref>. L'empereur ordonne en tout cas la construction d'un canal reliant la [[mer Rouge]] au [[Nil]]<ref group=l name=CL448>J. Mélèze-Modrzejewski, « L'Égypte » dans C. Lepelley (dir.), {{opcit}},
[[File:ForumRomanumRoma.jpg|left|upright|thumb|alt=dessin avec au premier plan à gauche, une fontaine ; derrière elle, l'angle d'un bâtiment dont on voit trois colonnes et qui porte une statue équestre ; au fond à gauche, derrière une colonnade, un bâtiment dont émerge une haute colonne décorée.|Dessin d'une vue reconstituée des abords de la [[colonne Trajane]], encyclopédie allemande éditée par [[Joseph Kürschner]], 1891.]]
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===== Trajan et les chrétiens=====
La correspondance entre [[Pline le Jeune]] et Trajan concernant les [[chrétiens]] est précieuse car il s’agit d’une des rares sources à caractère officiel qui ne soit pas d’origine chrétienne<ref>{{ouvrage|auteur1=Joachim Molthagen|lang=en|titolo={{lang|en|Christen in der nichtchristlichen Welt des Römischen Reiches der Kaiserzeit (1.–3. Jahrhundert). Ausgewählte Beiträge aus Wissenschaft und kirchlicher Praxis}}|éditeur=Sankt Katharinen|année=2005|passage=116–145, ici
Pline, s’adressant à l’empereur, demande des conseils sur des problèmes sensibles qu’il rencontre dans son gouvernement de la province. Concernant les chrétiens, contre lesquels Pline a reçu des dénonciations anonymes, il se demande quelle attitude adopter et ce qui doit être puni : le fait d’être chrétien (''{{Lang|la|nomen Christianum}}'') ou les crimes qui y sont associés (''{{Lang|la|flagitia cohaerentia nomini}}''). Pline cherche à savoir également jusqu’où doit aller le travail d’enquête et les interrogatoires qui fournissent les preuves (''{{Lang|la|quatenus quaeri soleat}}'')<ref group=a>[[Pline le Jeune]], ''Lettres'', X, 96.</ref>.
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[[File:Trajan Divi Nerva.jpg|thumb|right|upright|alt=pièce de monnaie en or ; d'un côté, buste d'un jeune homme de profil ceint de laurier, entouré d'inscriptions ; de l'autre, deux bustes d'hommes, dont l'un âgé, qui se font face.|''[[Aureus]]'', vers [[115]]. À droite, le père naturel de Trajan, [[Marcus Ulpius Traianus]] et à gauche, son père adoptif, [[Nerva]].]]
Trajan est déjà marié avant son [[Adoption en droit romain|adoption]], depuis [[75]]/[[76]], avec ''{{lang|la|Pompeia Plotina}}'' dite [[Plotine]]. Elle reçoit le titolo d’''{{lang|la|[[Augusta (titolo honorifique)|Augusta]]}}'' en [[105]]. Ce mariage ne donne naissance à aucun héritier<ref group=m name=JPM229/>. Pour autant, Trajan n’a jamais semblé vouloir divorcer, Plotine étant riche et instruite<ref name=HilPlt/>{{,}}<ref>Gérard Minaud, ''Les vies de 12 femmes d’empereur romain'', Paris, L’Harmattan, 2012, ch. 6, « La vie de Plotine, femme de Trajan »,
La sœur de Trajan, [[Ulpia Marciana]], décédée le [[29 août]] [[112]], est divinisée peu après sa mort sur décision du [[Sénat de l'Empire romain|Sénat]]. Dans le même temps, sa fille, [[Salonina Matidia]], reçoit à son tour le titolo d’''{{lang|la|[[Augusta (titolo honorifique)|Augusta]]}}''. Entre mai [[113]] et [[114]], le père de Trajan est également déifié,<ref name="Strobel53">{{cita|Strobel 2010|p. 53}}.</ref> faisant de Trajan le fils de deux pères déifiés, cas unique dans l’histoire de l’Empire romain.
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Mais [[Khosrô Ier de Parthie|Chosroès]], roi parthe, tente d’étendre son influence sur l’Arménie, et en [[113]] renverse et remplace le roi arménien [[Axidarès d'Arménie|Axidarès]] sans le consentement de Trajan<ref group=s name=MS38/>. Ce faisant, il offre aux Romains une occasion de déclaration de guerre, en bafouant le [[traité de Rhandeia]], ou plutôt un prétexte, comme le dit [[Dion Cassius]] pour qui la véritable motivation de Trajan n’est autre que la recherche de la gloire<ref group=a>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Dion/livre68.htm livre LXVIII, 17].</ref> et la volonté d’imiter [[Alexandre le Grand]] (''sogenante Alexander-imitatio'')<ref group=a>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Dion/livre68.htm livre LXVIII, 29-30].</ref>.
Cette évaluation critique de la politique expansionniste de Trajan montre que la déclaration de guerre ne fait pas l’unanimité à Rome. Le fait que Trajan a planifié la conquête de l’[[Royaume d'Arménie|Arménie]] et de la [[Mésopotamie (provincia romana)|Mésopotamie]] dès [[111]] n’est pas prouvé mais cette hypothèse paraît, pour de nombreux historiens, assez raisonnable<ref name=FAL/>. Parmi les raisons de cette guerre, on peut avancer des motifs économiques (contrôle des routes commerciales qui traversent la Mésopotamie) et des considérations militaires (sécurisation des frontières orientales)<ref name=FAL>{{en}} Frank A. Lepper, ''Trajan’s Parthian war'', Oxford, 1948,
{{Animation | float = right | upright = 1.5 | style=border:0px;background-color:white; | Parthian war trajan 110.png |Situation en Orient vers [[110]].<br/>  | Parthian war trajan 114-115.png|Carte de l'[[Royaume d'Arménie|Arménie]] et de la [[Mésopotamie (provincia romana)|Mésopotamie]] montrant les mouvements de troupes pour les années [[114]] et [[115]]. | Parthian war trajan 115-116.png | Carte de l'[[Royaume d'Arménie|Arménie]] et de la [[Mésopotamie (provincia romana)|Mésopotamie]] montrant les mouvements de troupes pour les années [[115]] et [[116]]. | Parthian war trajan 116.png| Carte de l'[[Royaume d'Arménie|Arménie]] et de la [[Mésopotamie (provincia romana)|Mésopotamie]] montrant les mouvements de troupes pour la fin de l'année [[116]]. | Parthian war trajan 117.png| Situation en [[117]], lorsque Trajan quitte le front.<br/> }}
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Les seules sources antiques abordant ce conflit sont quelques résumés et explications de textes de [[Dion Cassius]] et des fragments de l’œuvre de l’historien [[Arrien]]. Les autres sources, pièces de monnaie et inscriptions, livrent des informations souvent incertaines.<ref name="Strobel348">{{cita|Strobel 2010|p. 348 ss}}.</ref>
Trajan quitte Rome à l’automne [[113]] et parvient à [[Antioche]], en [[Syrie (provincia romana)|Syrie]], au printemps [[114]]. Le nouveau roi arménien [[Parthamasiris d'Arménie|Parthamasiris]], frère du roi déposé Axidarès, vient à la rencontre de Trajan et demande à l’empereur de le confirmer sur le trône d’Arménie.<ref>{{cita|Sartre 1997|pp. 38-39}}.</ref>. Mais Trajan refuse et annonce que l’Arménie devient [[provincia romana]] à la tête de laquelle il place un [[gouverneur romain]]<ref group=a>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Dion/livre68.htm livre LXVIII, 20].</ref><ref>{{cita|Sartre 1997|p. 39}}.</ref> Peu après le départ de Trajan, Parthamsiris est assassiné dans des circonstances mystérieuses. Trajan met à profit les mois qui suivent pour s’assurer le contrôle militaire de la nouvelle province, et y parvient à la fin de [[114]]. L'État d'[[Osroène]] fait acte de soumission à Rome et Trajan en profite pour soumettre des peuples du [[Caucase]], notamment les [[Aghbanie|Albaniens]], puis il envoie [[Lusius Quietus]] contre les [[Mardes]] à l'est du [[lac de Van]].<ref group=s name=MS39/><ref>Ernest Babelon, ''Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', 1911, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1911_num_55_5_72852 Artaxisata,
Au printemps [[115]], Trajan se dirige vers le sud, quittant l’Arménie. Il prend les villes de [[Nisibe]] et de [[Suruç|Batnae]]. Avant la fin de l’année [[115]], la [[Mésopotamie (provincia romana)|Mésopotamie]] est déclarée [[provincia romana]].<ref name="Martin238">{{cita|Martin 2006|p. 238}}.</ref> Trajan semble avoir remporté de nombreuses victoires durant cette période car il a été acclamé quatre fois ''[[imperator (titolo)|{{lang|la|imperator}}]]''. Il ne semble pourtant rencontrer quasiment aucune résistance dans cette première année de campagne. Il passe l’hiver [[115]]/[[116]] à [[Antioche]]<ref group=s name=MS39/> où le [[Séisme de 115 à Antioche|grave tremblement de terre de 115]] a failli lui coûter la vie. Les problèmes internes en Parthie ont semble-t-il empêché [[Khosrô Ier de Parthie|Chosroès]] d’organiser une résistance plus acharnée.<ref name="Petit219">{{cita|Petit 1974|p. 219}}.</ref><ref group=s name=MS39/>.
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===== L'extension maximale de l'Empire =====
En [[116]], Trajan atteint donc le [[golfe Persique]]. Aucun [[empereur romain]] n’a été aussi loin à l’est, et aucun n’a autant étendu l’Empire. Déjà, en [[106]], la [[Dacie romaine|Dacie]] et l’[[Arabie Pétrée]] l'avaient agrandi. Dans les années suivantes, l’Arménie et la Mésopotamie s'ajoutent à la liste des [[provincia romana|provinces]]. Trajan crée peut-être une autre province, l’[[Assyrie (provincia romana)|Assyrie]]. Son existence n’est attestée que dans les sources antiques, de sorte qu’elle est largement remise en question par les travaux de recherches modernes : certains l'identifient avec la Babylonie<ref>André Maricq, « La province d’Assyrie créée par Trajan. À propos de la guerre parthique de Trajan » dans Maricq, ''Classica et orientalia'', Paris, 1965,
[[File:Trajan RIC 325 - 650918.jpg|thumb|upright|right|alt=pièce de monnaie en or ; d'un côté, buste d'un homme de profil, ceint de laurier, entouré d'inscriptions ; de l'autre, armes au pied desquelles deux hommes assis se tournent le dos.|''[[Aureus]]'' de [[116]] qui célèbre la conquête de Mésopotamie : IMP CAES NER TRAIAN OPTIM AUG GER DAC PARTHICO, PM TRP COS VI PP SPQR et PARTHIA CAPTA.]]
Avec sa politique expansionniste, Trajan va à l'encontre des recommandations d'[[Auguste]] qui avait demandé que l’Empire soit laissé dans les frontières qu’il avait à sa mort (''{{Lang|la|consilium coercendi intra terminos imperii}}'')<ref group=a>[[Tacite]], ''Annales'', livre I, 11.</ref>, de peur que les nouvelles conquêtes ne déséquilibrent l’économie<ref group=n>{{de}} Michael Alexander Speidel, « Bellicosissimus Princeps » dans A. Nünnerich-Asmus, {{opcit}},
Patrick Le Roux note que l'Empire {{citation|paraît avoir atteint son apogée conquérant, mais non sa plus grande extension,<ref name="LeRoux56">{{cita|Le Roux 1998|p. 56}}.</ref> considérant sans doute que la [[Mésopotamie (provincia romana)|Mésopotamie]] et l'[[Royaume d'Arménie|Arménie]] ne sont que des occupations temporaires de l'armée romaine et non des annexions aux terres de l'Empire, même éphémères.
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[[File:TRAIANUS RIC II 668-75001044.jpg|thumb|right|upright|alt=pièce de monnaie ; d'un côté, buste d'homme de profil ceint de laurier et entouré d'inscriptions ; de l'autre, un homme sur son trône, entouré de deux hommes, reçoit un suppliant à genoux devant lui.|[[Sesterce]] vers [[116]]/[[117]] : REX PARTHIS DATVS. Trajan assis sur une estrade et [[Parthamaspatès|Parthamaspatès de Parthie]] à genoux.]]
Une armée dirigée par un consulaire est battue, défaite qui entraîne la perte de nombreuses garnisons romaines. Par la suite, les Romains sont contraints d’évacuer le sud de la Mésopotamie. [[Parthamaspatès]], fils autoproclamé du roi parthe, qui suit les troupes romaines jusqu’à [[Ctésiphon]], établit un front contre les rebelles. En récompense, Trajan le couronne roi des Parthes à Ctésiphon avec le titolo de ''{{lang|la|Rex Parthiis Datus}}'' ({{citation|roi donné aux Parthes}}), renonçant par là même à son projet d’intégration complète de la Mésopotamie dans l’Empire. La population rejette ce roi vassal de Rome, mais Trajan ne dispose plus d’aucune troupe pour repousser une éventuelle contre-offensive des Parthes<ref>{{de}} Karl Christ, ''Geschichte der römischen Kaiserzeit. Von Augustus bis zu Konstantin'', 6. Auflage, Munich, 2009,
[[Lusius Quietus]] est chargé de réprimer l'insurrection dans le nord de la [[Mésopotamie (provincia romana)|Mésopotamie]], ce qu'il fait avec une dureté qui doit singulièrement marquer les esprits du temps pourtant accoutumés à la violence guerriere.<ref name=EC group=a>[[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire ecclésiastique'', IV, II, 5.</ref><ref>{{cita|Petit 1974|pp. 169 e 220}}.</ref> Il dirige le massacre des Juifs et des Parthes de Babylone et il s'empare des importantes cités syriennes révoltées de [[Nisibe]] et d'[[
[[Quintus Marcius Turbo]] est quant à lui chargé de reprendre le contrôle de l'[[Période romaine de l'Égypte|Égypte]] et de la [[Crète et Cyrénaïque|Cyrénaïque]]<ref name=LL149>Louis Leschi, ''Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', 1945, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1945_num_89_1_77831 La carrière de Q. Marcius Turbo, préfet du prétoire d'Hadrien,
L'ensemble de ces révoltes juives de [[115]]-[[117]] est connu dans l'histoire sous le nom de [[guerre de Kitos]], ainsi nommée en référence à [[Lusius Quietus]]<ref name="als" />. Chypre est définitivement privée de toute présence juive,<ref name="Martin238"/> tout comme certaines zones d'Égypte, mais il reste par exemple une forte communauté juive à [[Alexandrie]] après la répression<ref group=s name=MS385/>.
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{{Article détaillé|Juifs de l'Égypte hellénistique et romaine#Le massacre des Juifs révoltés d'Égypte sous Trajan{{!}}Le massacre des Juifs révoltés d'Égypte sous Trajan|Guerre de Kitos}}
En plus de la révolte juive, plusieurs soulèvements apparaissent dans les provinces nouvellement conquises et, en [[Royaume d'Arménie|Arménie]] par exemple, Trajan doit céder temporairement des territoires pour pouvoir reposer ses troupes. Des soulèvements sont signalés jusqu’en [[Dacie romaine|Dacie]], à la suite du soulèvement provoqué par les attaques répétées des [[Sarmates]] [[Roxolans]] et [[Iazyges]] ainsi que des [[Daces]] libres.<ref name="Petit222">{{cita|Petit 1974|p. 222}}.</ref> Trajan y envoie quelques troupes avec à leur tête [[Caius Iulius Quadratus Bassus]] à l'été en [[117]] pour faire face au péril dace, en tant que [[légat de légion|légat]] de la ''[[Legio XIV Gemina|{{lang|la|legio XIIII Gemina}}]]''<ref>{{de}} Ioan Piso, ''An der Nordgrenze des Römischen Reiches : ausgewählte Studien (1972-2003)'', Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 2005,
Une fois que les troupes romaines semblent avoir la maîtrise de tous les théâtres d’opérations, Trajan reprend sa stratégie initiale. Il se déplace vers le nord et assiège la ville fortifiée d’[[Hatra]]. Malgré des efforts importants, le siège échoue en raison de conditions très défavorables aux assiégeants : climat désertique, problème de réapprovisionnement. De plus, la santé de Trajan décline et il est contraint de se retirer. Son état de santé continuant à se détériorer, il décide de rentrer à Rome. Ce retour précipité rend nécessaire l’organisation d’une seconde campagne en Orient. Le contrôle de la Mésopotamie est perdu.<ref name="Petit220"/><ref>{{cita|Sartre 1997|p. 40}}.</ref>
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==== Son décès ====
Trajan décède à [[
Il est dit qu’il a finalement [[Adoption en droit romain|adopté]] [[Hadrien]] sur son lit de mort.<ref>{{cita|Historia Augusta|''vita di Adriano'', 4}}.</ref> Les circonstances opaques de cette adoption ont entrainé de nombreuses spéculations et controverses. [[Dion Cassius]] prétend qu’Hadrien n’a jamais été adopté, mais qu’il s’agit d’une manœuvre de l’impératrice [[Plotine]] et du [[préfet du prétoire]] [[Publius Acilius Attianus]].<ref>{{cita|Cassio Dione|LXIX, 1}}.</ref><ref group=d>F. Des Boscs-Plateaux, {{opcit}},
Le corps de Trajan est transféré sur ordre d’Hadrien à [[Séleucie de Piérie]] et incinéré. Ses cendres sont ensuite ramenées à Rome et placées dans la base de la [[colonne Trajane]], bien que les funérailles d’un empereur dans l’enceinte de la ville, à l’intérieur du ''{{lang|la|[[pomœrium]]}}'', soient inhabituelles : Trajan reste, jusqu’à l’[[antiquité tardive]], le seul empereur à être enterré dans les limites de la ville<ref group=g>G. Seelentag, {{opcit}}, 2004,
Trajan devait être à Rome en janvier 118, pour participer aux cérémonies de ses 20 ans de règne en tant qu'Empereur Auguste : mais le sort en décidera autrement, et les fêtes et autres cérémonies furent annulées. Au départ, la colonne Trajane n'était pas destinée à recevoir les cendres de Trajan : après la décision de la plèbe et des sénateurs de transférer les cendres de Trajan sous la colonne, des travaux furent entrepris pour aménager une niche pour recevoir l'urne en or avec les cendres de l'empereur. La cérémonie d'inhumation eut lieu quelques mois plus tard, en présence d'Hadrien, le nouvel empereur, et de Plotine, la veuve de Trajan. Celle-ci sera inhumée avec son époux vers 127/128.
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[[Hadrien]] reçoit la nouvelle de la mort de Trajan le 9 août en [[Syrie (provincia romana)|Syrie]]. Deux jours plus tard, il est acclamé [[empereur romain]] par les troupes de Syrie.<ref name="Petit169">{{cita|Petit 1974|p. 169}}.</ref>
La passation de pouvoir ne s’effectue pas dans la plus grande sérénité et Hadrien se sent menacé, semble-t-il, par les ambitions de quatre anciens consuls. [[Publius Acilius Attianus]] s'attache à établir et consolider l'autorité d'Hadrien à Rome, en allant peut-être jusqu’à l’élimination physique de ses opposants<ref group=d>F. Des Boscs-Plateaux, {{opcit}},
De retour à Rome, il organise le [[triomphe romain|triomphe]] posthume de son prédécesseur<ref name=HA6 group=a>''[[Histoire Auguste]]'', [[:s:Vie d’Hadrien#VI.|Vie d'Hadrien, 6]].</ref>. Le [[Sénat de l'Empire romain|Sénat]] décide la [[divinisation]] de Trajan<ref name=HA6 group=a/>, son nom officiel devient : ''{{lang|la|Divus Traianus Parthicus}}''. Il est le premier empereur auquel on ajoute le titolo de {{citation|divin}} dans la titulature<ref name=MK/>.
==== Changement de politique ====
À la mort de Trajan, la [[Royaume d'Arménie|Grande-Arménie]] est de nouveau sous contrôle romain, hormis la partie cédée par l’empereur. En [[Mésopotamie (provincia romana)|Mésopotamie]], [[Lusius Quietus]] a repris la situation en main : il maîtrise les points-clés et isole la résistance en petites poches. Cependant, au sud, le roi vassal [[Parthamaspatès]] n’a pu se maintenir sur le trône sans le soutien des troupes romaines. Les derniers soulèvements des Juifs d’Orient sont réprimés par [[Quintus Marcius Turbo]] en Égypte et par le général maure Quietus en Judée avant son rappel et sa mise à mort. Turbo mène campagne contre un soulèvement en [[Maurétanie]] qui fait suite à cette exécution<ref group=a name=HA5/>{{,}}<ref name=LL150>Louis Leschi, ''Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', 1945, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1945_num_89_1_77831 La carrière de Q. Marcius Turbo, préfet du prétoire d'Hadrien],
[[File:Roman Empire 125.png|thumb|Carte de l'[[Empire romain]] en [[125]], avec le déploiement des légions décidé par [[Hadrien]].]]
Au début de son règne, Hadrien ne poursuit pas la politique expansionniste de Trajan et renonce à tous les territoires nouvellement conquis entre le [[Tigre]] et l’[[Euphrate]]. Il préfère chercher à stabiliser la situation dans l’Empire et à propager la ''{{lang|la|[[Pax Romana]]}}'' dans la zone comprise entre la [[Bretagne (provincia romana)|Bretagne]], où des troubles éclatent, et la [[Syrie (provincia romana)|Syrie]], entre les [[Balkans]] et l’[[Afrique du Nord]]. Hadrien préfère la sécurité armée des frontières de l'Empire aux grandes campagnes militaires onéreuses.<ref name="Petit170">{{cita|Petit 1974|p. 170}}.</ref> Il fait la paix avec les [[Parthes]] et la frontière entre les deux empires retrouve son tracé de [[113]]. On ignore si cette décision marque un changement radical de politique par rapport à son prédécesseur ou bien si Trajan avait, peu avant sa mort, émis le souhait qu’une paix de compromis soit conclue avec les Parthes pour ne garder que les conquêtes récentes<ref>{{de}} Maria G. Angeli Bertinelli, « I Romani oltre l’Eufrate nel II secolo d. C. (le provincie di Assiria, di Mesopotamia e di Osroene) » dans ''Aufstieg und Niedergang der römischen Welt Bd. 9.1'', Berlin, 1976,
Hadrien réoriente également la politique intérieure. Contrairement à son prédécesseur, ce n'est pas l’Italie qui se trouve au cœur de ses attentions, mais les provinces. Ses nombreux voyages lui donnent une connaissance plus large des problèmes locaux des provinciaux.<ref>{{de}} Susanne Mortensen, ''Hadrian. Eine Deutungsgeschichte'', Habelt, Bonn, 2004,
À l'instar de ses deux prédécesseurs, il respecte le Sénat, mais sa politique plus novatrice créé des dissensions avec les sénateurs. Hadrien gouverne en {{citation|autocrate éclairé, parfois dogmatique en ses paroles et provocant en ses réalisations}}, alors que Trajan a régné en pragmatique traditionaliste.<ref name="Petit170"/> Après les grandes dépenses du règne précédent, la politique financière d'Hadrien est beaucoup plus stricte que celle de son prédécesseur.<ref name="Petit171">{{cita|Petit 1974|p. 171}}.</ref>
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