Médoc: differenze tra le versioni

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{{T|francese|francia|settembre 2015}}
{{Area protetta
|nomearea = Médoc
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|stato = <!-- se lo stato è uno solo, usare siglastato e divamm -->
|statofederato = <!-- se lo stato è uno solo, usare siglastato e divamm -->
|regione = [[AquitaineAquitania]]
|provincia = [[Gironda (dipartimento)]]
|comuni = [[Lesparre-Médoc]]
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|sito = http://www.pays-medoc.com/
}}
 
La '''Médoc''' (in [[dialetto guascone]] ''Medòc'' IPA:[meˈðɔk]) è una [[regione naturale]] della Francia, [[penisola]] del [[Dipartimenti della Francia|dipartimento francese]] della [[Gironda (dipartimento)|Gironda]], in [[Aquitania]].
 
LimitataDelimitata per ldall'[[oceano atlanticoAtlantico]], l'[[estuario della Gironda]], la [[pointe de Grave]], la vasta [[forêt des Landes]] e la riserva naturale [[Réserve naturelle nationale du Marais de Bruges]] — alle porte di [[Bordeaux]] —, è composta da tre entità storiche (Bas-Médoc, Haut-Médoc e Landes) e da più territori ([[Vignoble du Médoc]] e [[Landes du Médoc]]).
 
La capitale è [[Lesparre-Médoc]]<ref group="N">« Titre » qu'elle dispute à [[Pauillac]] et à [[Saint-Laurent-Médoc]]</ref>, sede di un 'importante seigneurie (sirie o sirerie de Lesparre)signoria sotto l'[[Ancien RegimeRégime]], odierna prefettura. Località importante per la [[viticoltura]] è [[Pauillac]]. Il litorale è pieno di siti balneari, [[Soulac-sur-Mer]], [[Vendays-Montalivet]], [[Carcans]], [[Hourtin]], [[Lacanau]].
<!--
Le nom d'habitant historique est Médoquin, Médoquine (en gascon ''Medoquin/Médouquî'', (''-ina'')), mais la graphie « Médocain » s'est généralisée par homophonie, du fait d'une désaffection du terme féminin<ref>Le féminin ''Médoquine'' a cessé d'être utilisé comme adjectif car il était devenu le surnom de la [[malaria]], une maladie qui sévissait dans toute l'Europe avant l'assèchement des marais. Trois cent ans de racines en Médoc, Henriette POITEVIN, in ''Soulac et les pays médocains'', Actes du {{XLIe}} congrés d'études régionales de la Fédération Historique du Sud-Ouest, 1989.</ref>. Certains érudits utilisent le terme ''Médulien'' (-''ienne'') en référence au peuple antique<ref group=N>Mais le suffixe locatif ''-ien'' s'applique à des noms de lieu et non à des noms de peuple : on ne dit pas ''helvétien, franquien, vasconien''…</ref>.
 
== Étymologie ==
Le nom « Médoc » provient de l'évolution naturelle de l'adjectif ''medulicus''<ref group=N>avec [[amuïssement]] du ''l'' intervocalique.</ref> faisant référence au peuple antique local, les [[Médules]]. Leur nom serait d'origine [[hydronymique]]<ref>Dictionnaire des Pays et Provinces de France, [[Bénédicte Boyrie-Fénié|Bénédicte et Jean-Jacques Fénié]], ISBN 2-87901-367-4.</ref>.
 
D'autres hypothèses avaient été avancées pour expliquer l'origine du nom « Médoc » :
 
* Un dérivé de l'expression ''« Meduli litus »''<ref>[http://www.sc.edu/ltantsoc/medu0538.htm Meduli litus]</ref> dont le sens serait « littoral du Médule ».
* Un dérivé de l'expression ''« In medio aquæ »'', signifiant « au milieu des eaux »<ref>''Richesses des terroirs de France'', ouvrage sous la direction de Bernard Hennequin, éditions France-Loisirs, {{p.|196}}</ref>.
 
Mais ces étymologies supposées n'expliquent pas l'évolution phonétique vers le mot Médoc.
 
== Géographie ==
{{détail|Géographie de la Gironde|Territoires et Pays des Landes de Gascogne}}
 
[[Fichier:Cotemedoc.jpg|thumb|left|Le littoral médocain vu du ciel]]
 
Occupant un grand tiers nord-ouest du département de la Gironde, le Médoc est avant tout connu pour ses vignobles, à la réputation internationale. Il présente cependant une grande diversité de paysages, depuis les marais du Bas-Médoc jusqu'aux grandes plages rectilignes battues par l'océan, en passant par la [[pointe de Grave]], cap où se croisent les eaux de l'Atlantique et de la Gironde, la [[forêt des Landes]] et ses étendues de pins maritimes à perte de vue, le chapelet d'étangs ([[Lac d'Hourtin et de Carcans|Hourtin/Carcans]], [[Étang de Lacanau|Lacanau]]) qui se succède du nord au sud ou encore les îles de Gironde ([[île Verte (Gironde)|île Verte]], [[île Nouvelle]], [[île Paté]]…) qui forment un trait d'union verdoyant entre les deux rives de l'estuaire.
 
Sa limite inférieure, assez arbitraire, passe entre [[Le Porge]] et [[Arès (Gironde)|Arès]] et par les [[Réserve naturelle nationale du Marais de Bruges|marais de Bruges]] (cours inférieur de la [[Jalle de Blanquefort]]), au cœur de l'agglomération bordelaise. Il est traversé par le {{45e}} parallèle.
 
=== Le Haut-Médoc ===
 
Bordant l'estuaire de la Gironde, le [[Vignoble du Médoc|Médoc viticole]] correspond principalement au Haut-Médoc. Il prolonge le Bas-Médoc (au nord) et le Bordelais (au sud). Les vignes, omniprésentes, plongent leurs racines dans des sols en apparence ingrats et caillouteux (les Graves), qui donnent pourtant quelques-uns des vins les plus réputés du monde. Ceux-ci sont issus de plusieurs cépages : [[cabernet sauvignon]] et [[cabernet franc]] (cépages de base), associés au [[merlot]], au [[Côt|malbec]] et au [[petit verdot]]<ref name=a>''Aimer la Gironde'', par Jean-Pierre Bouchard et Annick Larivière, éditions Ouest-France, {{p.|39}}</ref>.
 
[[Fichier:Château Mouton Barriques.jpg|thumb|Les caves du [[Château Mouton Rothschild]], un des grands crus du Médoc]]
 
Les paysages sont faits d'une succession de coteaux et de croupes, molles ondulations dominant çà et là des terres basses et humides (petits marais du bord d'estuaire, marais de Bruges, de Parempuyre, de Labarde…) drainées par des petits cours d'eau appelés localement « [[jalle]]s » ou « [[estey]]s ». Ces espaces préservés conservent bien souvent une riche végétation palustre couplée à des forêts alluviales, et sont protégés dans le cadre du réseau de protection des espaces naturels de grande valeur patrimoniale [[Réseau Natura 2000|Natura 2000]]<ref>[http://natura2000.ecologie.gouv.fr/sites/FR7200683.html Marais du Haut-Médoc, site Natura 2000]</ref>.
 
Les principales agglomérations du Haut-Médoc sont [[Pauillac]], important centre de négoce, [[Castelnau-de-Médoc]], [[Saint-Laurent-Médoc]] ou encore [[Blanquefort (Gironde)|Blanquefort]], dans la proche banlieue bordelaise. [[Saint-Médard-en-Jalles]], également dans la couronne bordelaise, abrite un important complexe aérospatial (missiles nucléaires), en liaison avec d'autres sites de la métropole bordelaise. Ces centres urbains sont relayés par un réseau de villes de moindre importance, mais dont la notoriété reste liée à certaines appellations fortes : [[Saint-Julien-Beychevelle]], [[Margaux (AOC)|Margaux]], [[Saint-estèphe (AOC)|Saint-Estèphe]] en sont quelques exemples.
 
[[Fichier:Fort Médoc04.jpg|thumb|La Gironde vue depuis le [[fort Médoc]] (site inscrit au [[patrimoine mondial|patrimoine mondial de l'humanité]])]]
 
L'habitat rural reste important, formé d'une trame dense de hameaux et de lieux-dits, mais aussi de « châteaux ». Ce terme désigne ici des exploitations viticoles, souvent organisées autour de demeures bourgeoises édifiées par de riches producteurs aux {{sp-|XVIII|e|et|XIX|e}}s.
 
Au large des côtes du Haut-Médoc, les îles de Gironde (ou « archipel girondin ») forment un monde à part, où les vignes ne sont pourtant pas absentes. Constituées de sables et d'alluvions charriés par la [[Garonne]] et la [[Dordogne (cours d'eau)|Dordogne]], elles évoluent au gré des courants : certaines accroissent leur superficie, d'autres au contraire sont continuellement entamées. Elles ont connu une certaine heure de gloire au moment de la [[phylloxéra|crise du phylloxéra]], car seules épargnées par le fléau<ref>[http://www.estuaire-gironde.fr/ile-nouvelle_fr.htm L'île Nouvelle, site de l'estuaire de la Gironde]</ref>. Jusqu'au dernier tiers du {{s-|XX|e}}, quelques-unes furent habitées, notamment l'[[île Verte (Gironde)|île Verte]], qui conserve les ruines de son village. Une réserve naturelle est en passe d'être aménagée par le [[conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres|conservatoire du littoral]], propriétaire d'une partie de l'archipel.
 
=== Le Bas-Médoc ===
 
Au nord de Lesparre-Médoc s'étendent les marais du Bas-Médoc. Longtemps immergés (seules quelques îles étant habitées), ils furent aménagés par des Flamands et des Hollandais au {{s-|XVII|e}}<ref name=b>[http://www.academievin.com/download/biblio/Alexander%20Van%20Beek.pdf Rôle des Hollandais dans l'histoire de la viticulture mondiale et leur influence sur le vin noble], {{p.|6}}</ref>. Ces [[polder]]s, auxquels les habitants ont donné le nom de « mattes » sont depuis dévolus à la culture du blé (de plus en plus, du maïs) et à l'élevage. Conservant une faune et une flore particulièrement riche (dont une concentration relativement importante de [[loutre]]s et de [[vison d'Europe|visons d'Europe]]), ils sont une étape pour de nombreux oiseaux migrateurs, et sont protégés dans le cadre du [[réseau Natura 2000]]<ref>[http://natura2000.ecologie.gouv.fr/sites/FR7200680.html Marais du Bas-Médoc, site Natura 2000]</ref>.
 
Les principales agglomérations du Bas-Médoc sont [[Lesparre-Médoc]], [[Saint-Vivien-de-Médoc]], [[Talais]] et le bipôle [[Soulac-sur-Mer]]/[[Le Verdon-sur-Mer|Le Verdon]], qui est la plus ancienne station balnéaire du Médoc.
 
=== Les Landes du Médoc ===
{{Infobox Région naturelle
| nom = Landes du Médoc
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| pays = [[France]]
| subdivision1 = [[Aquitaine]]
| lien subdivision1 = Région française
| subdivision2 = [[Gironde (département)|Gironde]]
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| villes = [[Soulac-sur-Mer]], [[Lesparre-Médoc]]
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| espaces connexes = Médoc, [[Landes de Gascogne]]
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| carte taille = 150
| carte légende =Localisation des Landes du Médoc au sein des Landes de Gascogne
}}
 
La partie occidentale de la presqu'île est formée des [[Landes du Médoc]]. Terres pauvres et marécageuses jusqu'au {{s-|XIX|e}}, on y retrouvait autrefois toutes les caractéristiques propres à la Gascogne landaise : système agro-pastoral, avant que la [[loi du 19 juin 1857 relative à l'assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne|loi du 19 juin 1857]] ne conduise à l'assainissement des marais (développement d'un réseau de « [[craste]]s » évacuant les eaux stagnantes) et à la généralisation de la plantation de [[pinus pinaster|pins maritimes]].
 
[[Fichier:Pins des Landes.jpg|thumb|left|La [[forêt des Landes]] couvre une grande partie du Médoc]]
 
De cette ordonnance allait naître la [[forêt des Landes]], le plus grand massif forestier d'Europe. Le pin, « arbre d'or », va bouleverser l'économie locale : il fournit du bois de construction, des traverses de chemin de fer, des poutres de mines, des poteaux télégraphiques, mais aussi et surtout de la résine (ou gemme), récoltée à l'aide d'outils spécifiques ([[hapchot]], [[pot de résine|pot]]). Cette industrie du [[gemmage]], qui reste vivace jusqu'au milieu du {{s-|XX|e}}, permet la fabrication de l'[[essence de térébenthine]] et de la [[colophane]], très utilisés dans l'industrie chimique<ref>''Connaître la Gironde'', par Philippe Prévôt, éditions Sud-Ouest, {{p.|100}}</ref>. Enfin, le pin est utilisé en [[Industrie papetière|papeterie]] (fabrication de pâte à papier, ''via'' les usines de Biganos et de Bègles). La forêt des Landes du Médoc se décompose en plusieurs massifs : forêt domaniale de la pointe de Grave au nord, forêt domaniale du Flamand près de Montalivet-les-Bains, forêts domaniales d'Hourtin (réserve naturelle), de Carcans et de Lacanau plus au sud, forêt communale de Salaunes près de Sainte-Hélène, bois du Plantier près de Vertheuil… Plus ou moins endommagés par le grand incendie de 1949, ils sont sillonnés de pare-feu.
 
Le plateau landais est bordé par un imposant cordon dunaire, qui forme un véritable massif depuis la [[pointe de Grave]] jusqu'au [[cap Ferret]] (et se prolonge au sud, culminant à la [[dune du Pilat]]). Côté océan, il souligne une immense plage de sable fin, exposée plein ouest et soumise à la force des vagues et des courants, certains très dangereux ([[baïne]]s). Cet univers tonique est le royaume des estivants, mais aussi des surfeurs et autres amateurs de sports extrêmes, qui se retrouvent sur les différents spots de la côte médocaine.
 
[[Fichier:L'Ocean, near Bordeaux France2.jpg|thumb|left|De la [[pointe de Grave]] au [[cap Ferret]], le littoral est composé de longues plages bordées de dunes]]
L'habitat y est dispersé, et ce fait est volontaire : il résulte des travaux de la Miaca (Mission interministérielle d'aménagement de la côte aquitaine) qui, dans les années 1960, a permis la création de pôles touristiques soigneusement balisés (stations balnéaires de Lacanau-Océan, de Hourtin-Plage, de Carcans-Plage) afin de préserver un littoral à la fois riche et instable d'une urbanisation anarchique<ref>''Géo'' {{numéro|290}}, La Gironde, ''La Miaca : une mission qui ne demande qu'à renaître'', par Christophe Agnus, {{p.|153}}</ref>. Côté forêt, la dune est bordée de dépressions humides, les lèdes. Une ligne d'étangs a vu le jour au pied de ce bourrelet de sable : étangs d'Hourtin/Carcans (le plus vaste de France, avec {{Unité|6000|hectares}}) et de Lacanau. Ils sont reliés à l'[[estuaire de la Gironde]] et au [[bassin d'Arcachon]] par une série de palus et de chenaux : palu de Talais, marais de la Perge, marais de Lespaut, marais de Montaut, marais et [[Réserve naturelle nationale de l'Étang de Cousseau|étang de Cousseau]] (réserve naturelle), marais de Talaris…
 
Les landes du Médoc sont peu peuplées, en dehors de quelques petits centres urbains vivant essentiellement du tourisme : [[Hourtin]], [[Carcans]] et [[Lacanau]], mais aussi [[Brach]] et [[Sainte-Hélène (Gironde)|Sainte-Hélène]], en marge du littoral. Quelques hameaux conservent de remarquables exemples d'habitat traditionnel, qui, avec ses modestes maisons en maçonnerie, se distingue des maisons en bois du reste des Landes. Ces maisons sont longilignes, à toits à deux pentes et façade sur [[mur gouttereau]]. Il arrive qu'elles soient constituées d'une enfilade de 3 ou 4 pièces, plusieurs pièces pouvant communiquer avec l'extérieur.
 
== Histoire ==
{{détail|Histoire de l'Aquitaine}}
[[Fichier:Soulac musée haches bronze.jpg|thumb|Série de haches médoquines - Musée de Soulac-sur-Mer]]
Les premières traces d'occupation humaine en Médoc sont fournies par un outillage [[Microlithe (Préhistoire)|microlithique]] datant de la [[azilien|période azilienne]] (8000 ans {{av JC}}) notamment dans la [[lède]] du Gurp<ref name=JM>Jacques Moreau, ''L'ancienneté du peuplement humain en Nord-Médoc'', Soulac et les pays médocains, 1989.</ref>.
 
Le [[néolithique]] ancien (vers -5000) a laissé des poteries à décor [[cardial]]<ref name=JM/>. On relève quelques [[mégalithe]]s : [[menhir]]s, [[dolmen]]s ou [[tumulus|tumuli]] (Barbéhère, à [[Saint-Germain-d'Esteuil]], datant du [[Chasséen]], Le Bernet, à [[Saint-Sauveur (Gironde)|Saint-Sauveur]]), qui ne nous sont pas toujours parvenus intacts ; d'autres sont signalés par la [[toponymie]] (''Peyrelebade'', « pierre levée » en gascon). Le néolithique récent (-2500) est caractérisé par de nombreux vestiges de la [[civilisation de Peu-Richard]].
 
Vers le {{IIIe}} millénaire {{av JC}} apparaissent les premiers objets en [[cuivre]] (pendentifs, armes, bijoux, objets du quotidien), qui indiquent des échanges avec d'autres peuples et civilisations, le Médoc étant dépourvu de gisements [[cuprifère]]s. L'apparition de la [[culture campaniforme]] est marquée par la présence de poteries et de céramiques en forme de cloche, retrouvés sur plusieurs sites ([[Saint-Sauveur (Gironde)|Saint-Sauveur]]-Médoc, notamment).
 
L'[[âge du bronze]] est un véritable âge d'or pour le Médoc. Loin d'être un ''Finis terrae'' isolé et coupé du monde, la région est une étape importante sur la route de l'[[étain]], métal indispensable à la fabrication du [[bronze]]. Un véritable artisanat se développe, spécialisé dans la fabrication de haches à rebords et à tranchant rectiligne, dites haches médoquines (130 à {{unité|225|mm}}). Cette industrie se diversifie au fil du temps avec l'apparition de modèles à talon et à bords évasés, retrouvés en divers points du territoire, mais aussi dans les Charentes ou dans les Landes<ref>''Histoire des Aquitains'', par Antoine Lebègue, éditions Sud-Ouest, {{p.|22}}</ref>. La civilisation dite des [[champs d'urnes]] a laissé une grande urne et son couvercle provenant d'une [[sépulture]] dans la lède du Gurp<ref name=JM/>.
 
[[Fichier:Hallein Keltenmuseum - Feldzeichen cropped.jpg|thumb|Réplique de l'enseigne gauloise de [[Soulac-sur-Mer|Soulac]] (l'original est exposé au musée d'archéologie de la ville)]]
 
Le [[Civilisation de Hallstatt|premier âge du fer]] est largement représenté dans la région vers les {{sp-|VII|e|et|VI|e}}s avant notre ère. Il n'en va pas de même du [[second âge du fer]] qui ne se développe qu'en fin de période<ref name=JM/>. C'est à cette époque que les [[Bituriges Vivisques]], isolat [[celte]] entourés, excepté au nord, de populations [[aquitains|aquitain]]es [[proto-basque]]s, s'implantent à [[Burdigala]] et fondent Noviomagus. Ils sont, selon le célèbre géographe [[Strabon]], « La seule peuplade allogène installée parmi les Aquitains »<ref>''Histoire des Aquitains'', par Antoine Lebègue, éditions Sud-Ouest, {{p.|30}}</ref>. La conquête romaine est, selon toute vraisemblance, plutôt pacifique, les Bituriges préférant composer avec les envoyés de [[Publius Crassus]], lieutenant de César. De fait, la « romanisation » est largement antérieure à l'apparition des premières légions romaines, marchands et « negociatores » les ayant précédés de longue date. Les Romains fondent ou plus souvent modernisent villes et ports, tels Metilium ([[Lesparre-Médoc]]) ou Noviomagus (sans doute Brion, près de [[Saint-Germain-d'Esteuil]]).
 
Une importante [[voie romaine]], la levade (lebade), longe le littoral jusqu'à l'actuel [[Soulac-sur-Mer]]. Les rives de la Gironde présentent alors un aspect bien différent de celui qu'on lui connaît actuellement, et sont ponctuées de larges anses et de bras secondaires, d'où émergent quelques îles (Antros, Jau…). Au {{s-|II|e}} après J.-C., [[Pline le Jeune]] décrira encore le Bas-Médoc comme « un pays où l'on ne peut ni naviguer comme sur la mer, ni marcher comme sur terre »<ref>''Connaître la Gironde'', par Philippe Prévôt, éditions Sud-Ouest, {{p.|116}}</ref>. Cette situation durera jusqu'au {{s-|XVII|e}} et l'assèchement des [[marais]]. L'Antiquité voit se développer le commerce des [[vin]]s, mais aussi et surtout du sel et de l'[[ambre]], ainsi que des produits artisanaux.
 
Le haut Moyen Âge est une période relativement méconnue, durant laquelle le Médoc est intégré à des ensembles politiques variables (royaume d'Aquitaine mérovingien, puis carolingien). Des châteaux sont fondés çà et là, tel le château de Lesparre, au {{s-|X|e}}. Cette petite cité devient bientôt le siège d'une importante seigneurie, ses maîtres portant le titre de « sires »<ref>''Les Chemins de Saint-Jacques en Gironde'', par Francis Zapata, {{p.|50}}</ref>. Le pèlerinage à Compostelle se développe également, et des étapes sont aménagées au milieu de paysages désolés, où fièvres paludéennes et pellagre font de nombreuses victimes. Le [[voie de Soulac|chemin littoral]] (dit aussi « voie de Soulac » ou « voie des Anglais ») est la principale. Les jacquets qui l'empruntent font halte à la [[basilique Notre-Dame-de-la-fin-des-Terres|basilique de Soulac]], à Saint-Hélène-de-l'Étang (Hourtin), Carcans et Lacanau, avant de poursuivre vers le sud. Des hospices sont implantés le long du chemin, tel celui de Grayannes (Grayan-et-l'Hôpital). D'autres voies, moins fréquentées, longent l'estuaire, par Saint-Vivien-de-Médoc, Lesparre, l'abbaye Saint-Pierre-de-l'Isle (Ordonnac) et Saint-Médard-en-Jalles, avant de rejoindre Bordeaux<ref>''Les Chemins de Saint-Jacques en Gironde'', par Francis Zapata, {{p.|21}} à 31 et 45 à 63</ref>.
 
[[Fichier:Illus-050-1-.jpg|thumb|upright|left|Portrait factice d'[[Aliénor d'Aquitaine]] (auteur inconnu)]]
 
Le mariage de la duchesse [[Aliénor d'Aquitaine|Aliénor]] avec le roi de France [[Louis VII de France|Louis VII]] en 1137 se révélant un échec patent, les deux époux obtiennent du pape une annulation de leur union en 1152. Le divorce est prononcé le 21 mars ; le 18 mai, Aliénor épouse [[Henri II d'Angleterre|Henri Plantagenêt]], comte d'Anjou. Lorsque celui-ci est porté sur le trône d'Angleterre en 1154, l'Aquitaine passe dans le giron anglais. Elle y gagne franchises et privilèges, et une plus grande ouverture du marché britannique pour ses productions (vin, notamment). De nombreux facteurs font que l'opposition entre [[Capétiens]] et [[Plantagenêt]] s'accroît, débouchant sur un des plus importants conflits de l'histoire de France : la [[guerre de Cent Ans]]. Le Médoc y joue un rôle limité, ses seigneurs restant pour l'essentiel fidèles au roi-duc (ou au [[Édouard de Woodstock|Prince noir]] pendant le temps de la principauté d'Aquitaine, de 1362 à 1372). Au milieu du {{s-|XV|e}}, les Français grignotent peu à peu le duché de Guyenne, réduit à sa plus simple expression, et se livrent volontiers au pillage. Les troupes de [[Charles II d'Albret|Charles d'Albret]] et d'un chef de bande redouté, [[Rodrigue de Villandrando]], ravagent ainsi le Médoc en 1438. S'ensuivent de longues années de troubles plus ou moins sporadiques, avant que les Français ne parviennent à prendre la totalité de la Guyenne (Bordeaux compris) en 1451. Cependant, l'occupation française est mal ressentie par la population, et des troubles éclatent quelques mois plus tard. Un ultime appel à l'aide est lancé au roi-duc, qui envoie une armée de secours commandée par [[John Talbot]]. Celle-ci débarque à Soulac le 19 octobre 1452<ref>''Histoire des Aquitains'', par Antoine Lebègue, éditions Sud-Ouest, {{p.|154}}</ref>. L'éclaircie est pourtant de courte durée et s'achève par la mort de Talbot sur le [[bataille de Castillon|champ de bataille de Castillon]] le 17 juillet 1453. La guerre de Cent Ans prenait fin. Le souvenir de Talbot restera longtemps vivace, évoqué lors des veillées, comme ''« Lo bon rey Talabot »'' (Le bon roi Talbot)<ref>''Connaître la Gironde'', par Philippe Prévôt, éditions Sud-Ouest, {{p.|119}}</ref>.
 
Le Médoc se relève tant bien que mal, et bénéficie d'une campagne de mise en valeur en deux temps. La première, due au roi [[Henri IV de France|Henri IV]], voit l'assèchement des marais du Bas-Médoc par des Flamands et des Hollandais, qui mettent en place des polders et introduisent, par la même occasion, les vaches frisonnes<ref name=b/>. La seconde, plus radicale, intervient à partir du {{s-|XVIII|e}} avec les premiers essais de fixation des dunes, jusqu'alors fort dangereuses car « mouvantes » (des villages entiers sont ensevelis, comme Soulac), et les premiers boisements. Ceux-ci s'intensifieront au siècle suivant, notamment après la promulgation de la [[loi du 19 juin 1857 relative à l'assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne|loi du 19 juin 1857]] prescrivant l'assainissement des marécages et leur ensemencement en bois (pin maritime). Sur les croupes de l'estuaire, la viticulture connaît son âge d'or aux {{sp-|XVIII|e|et|XIX|e}}s : quelques-uns des plus grands crus du Médoc se distinguent à l'[[exposition universelle de 1855]], tels [[Château Margaux]], [[Château Lafite Rothschild|Château Lafite]] et [[Château Latour]]. Durement éprouvés par la [[Phylloxéra|crise du phylloxéra]], les vignobles seront patiemment reconstitués.
 
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-263-1598-04, Frankreich, Rommel, "Indische Legion".jpg|thumb|[[Erwin Rommel]] en tournée d'inspection à Lacanau]]
 
Le {{s-|XX|e}} est marqué, comme dans le reste du pays, par l'[[Europe sous domination nazie|occupation allemande]]. Les 29 et 30 juin 1940, les troupes de la [[Wehrmacht]] pénètrent en Médoc par [[Le Verdon-sur-Mer|Le Verdon]] (en provenance de [[Royan]]) et par [[Bordeaux]]. Sous l'action de plusieurs mouvements de résistance ([[Libération-Nord]], [[Francs-tireurs et partisans|FTP]], [[Organisation civile et militaire|OCM]]), des maquis s'organisent et mènent la vie dure à l'occupant, tout en préparant la libération (caches d'armes, prise en charge de parachutistes…). À la fin de la guerre, les Allemands s'enferment dans une poche de résistance (''Gironde Mündung Nord''), délivrée en avril 1945 par les [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] du général Milleret, dit « Carnot »<ref>[http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichepage.php?idLang=de&idPage=2825 Opération « Vénérable » : la libération de la poche de la pointe de Grave]</ref>.
 
La deuxième moitié du {{s-|XX|e}} et le début du {{s-|XXI|e}} voient des tentatives de reconversion d'une économie en perte de vitesse. Le déclin de la [[sylviculture]], patent après 1920, est encore accentué par une série de catastrophes, parmi lesquelles le terrible [[Incendie de la forêt des Landes de 1949|incendie de forêt de 1949]] (les fumées étant visibles jusqu'à Bordeaux !) et les [[tempête Martin|tempêtes Martin]] (1999) et [[tempête Klaus|Klaus]] (2009). La céréaliculture (maïsiculture), après quelques échecs initiaux, devient un des moteurs de la région, avec le tourisme ([[œnotourisme]], tourisme balnéaire et naturisme, notamment). De nombreux actifs effectuent de nombreux [[Migration pendulaire|mouvements pendulaires]], la région vivant de plus en plus au rythme de la grande métropole régionale qu'est Bordeaux.
-->
== Communautés de communes ==
La Médoc comprende sei communautés de communes :
 
*[[Communauté de communes du Centre Médoc]]
*[[Communauté de communes Cœur du Médoc]]
*[[Communauté de communes Médoc Estuaire]]
*[[Communauté de communes de la Pointe du Médoc]]
*[[Communauté de communes Médullienne]]
*[[Communauté de communes des Lacs Médocains]]
<!--
Ces six communautés de communes se sont associées avec trois communes de la communauté urbaine de Bordeaux (Eysines, Blanquefort et Parempuyre) au sein du « Syndicat mixte du Pays Médoc », permettant ainsi de coordonner au mieux leurs actions de développement du territoire.
-->
== Comuni e villaggi ''médocains'' ==
* [[Arcins]]
Riga 235 ⟶ 102:
* [[Vensac]]
* [[Vertheuil]]
 
 
<!--
== Économie ==
=== Viticulture ===
{{Article détaillé|vignoble du Médoc}}
 
Le classement de [[Classification officielle des vins de Bordeaux de 1855|premiers grands crus]] à [[Pauillac]] et à [[Margaux (Gironde)|Margaux]] lors de l'[[exposition universelle de 1855]] a confirmé le Médoc comme terroir de référence pour les vins rouges de haut de gamme.
La force du Médoc est de permettre la production en nombre de vins de très grande classe. Le renom des grands châteaux est international.
 
Le [[vignoble du Médoc]] comprend les appellations suivantes : [[Médoc (AOC)|médoc]], [[haut-médoc]], [[Saint-estèphe (AOC)|saint-estèphe]], [[Pauillac (AOC)|pauillac]], [[Saint-julien (AOC)|saint-julien]], [[Listrac-médoc (AOC)|listrac-médoc]], [[Moulis-en-médoc (AOC)|moulis-en-médoc]] et [[Margaux (AOC)|margaux]].
 
=== Logistique et industrie ===
 
Le Médoc est une région peu industrialisée, en dehors des communes de la grande périphérie de Bordeaux, qui s'inscrivent dans le périmètre de la métropole. Saint-Médard-en-Jalles abrite ainsi un important complexe axé sur les technologies de pointe, notamment dans le domaine de la défense ([[European Aeronautic Defence and Space Company|EADS]], ex [[Aérospatiale]]) et plus spécifiquement les missiles nucléaires. Cette même commune dispose également d'un site de la [[Groupe SNPE|SNPE]] (poudres et explosifs) et est le siège du [[centre d’achèvement et d’essais des propulseurs et engins|CAEPE]] (essais de fusées et missiles de la [[force de dissuasion nucléaire française]])<ref>''Gironde'', encyclopédies Bonneton, {{p.|280}}</ref>.
 
Le port du [[Le Verdon-sur-Mer|Verdon]] est un des huit sites du [[Grand port maritime de Bordeaux]] (GPMB). Mis en service en 1976, il est spécialisé dans le trafic des conteneurs. Son quai de chargement, long de {{unité|600|mètres}}, est équipé de trois portiques. Ce port industriel est équipé d'aires de stockages de 10 hectares et d'une [[zone franche]] de 59 hectares. Le site permet la manutention par roulage ([[Roulier (navire)|système ro-ro]])<ref name=c>[http://www.transports.aquitaine.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=20 Le Grand port maritime de Bordeaux et son trafic]</ref>. Le port industriel est distinct du port de plaisance, [[Port-Médoc]] (800 anneaux) et de Port-Bloc (bac effectuant la liaison Le Verdon-Royan).
 
Le port de [[Pauillac]] est également un site du Grand port maritime de Bordeaux. C'est depuis ses infrastructures que sont acheminés une grande partie des pièces de l'[[airbus A380]] vers [[Langon (Gironde)|Langon]], puis [[Toulouse]]<ref name=c/>. Tout comme Le Verdon, Pauillac possède également un port de plaisance.
 
=== Tourisme ===
 
L'économie touristique, née à la « Belle Époque » avec la mode des bains de mer à [[Soulac-sur-Mer]] ou [[Lacanau]], est aujourd'hui le deuxième poste de PIB du Médoc derrière la [[Vignoble du Médoc|viticulture]]<ref>source : charte de territoire du Pays Médoc</ref>. Elle a ainsi généré 240 millions d'euros de mai à septembre 2004 sur le littoral médocain<ref>Source : [https://docs.google.com/viewer?url=http://www.tourisme-gironde.fr/doc_joint_cdt/brochure/pdf/Frequentation_mai-septembre38735.pdf enquête menée par BVA pour le compte du Comité Départemental du Tourisme de la Gironde et le Comité Régional du Tourisme d'Aquitaine]</ref>.
 
[[Fichier:Surf Lacanau.jpg|thumb|upright|left|[[Lacanau]], important spot de surf]]
 
Elle est toutefois marquée par une saisonnalité importante et un déséquilibre fort entre le littoral atlantique et la zone viticole et estuarienne du Médoc. En effet, la zone du littoral atlantique regroupe environ {{formatnum:74000}} lits touristiques marchands déclarés, auxquels s'ajoutent {{formatnum:114000}} lits en résidence secondaire, alors que l'intérieur des terres ne propose qu'un peu plus de {{formatnum:2000}} lits marchands déclarés pour environ {{formatnum:7000}} lits en résidence secondaire… Cette économie est donc pourvoyeuse d'emplois, puisque plus de {{formatnum:4300}} saisonniers ont travaillé sur le littoral durant la saison 2006<ref>source : [http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=4&ref_id=15803|enquête de l'INSEE]</ref>.
 
[[Fichier:Piste cyclable Carcans océan - Lacanau océan.jpg|thumb|upright|Piste cyclable en forêt dans le Médoc]]
 
Les filières touristiques du Médoc sont nombreuses. Favorisé par l'[[héliotropisme (géographie)|héliotropisme]], le tourisme balnéaire reste un des atouts majeurs du territoire. Il a amené le développement d'une offre complète autour des activités de pleine nature. Au premier rang, c'est le vélo qui a modifié des pratiques de déplacements des touristes en vacances sur le littoral, grâce aux nombreuses [[Aménagement cyclable|pistes cyclables]] qui sillonnent le Médoc, entre océan et lacs, et en forêt. Autre activité de loisir très présente sur le littoral : le [[surf]]. Grâce à la notoriété d'une station comme [[Lacanau]], mais aussi à de nombreux spots tout le long du littoral, ou encore d'événements majeurs ([[Lacanau Pro]] par exemple), le surf s'est très vite et tout naturellement imposé.
 
Derrière le cordon dunaire, et grâce à des plans d'eaux particulièrement adaptés à cette pratique ([[lac d'Hourtin et de Carcans|lac de Carcans-Hourtin]], [[Étang de Lacanau|lac de Lacanau]], [[estuaire de la Gironde]]), ce sont toutes les activités nautiques ([[Nautisme (voile)|voile]], [[ski nautique]], etc.) qui ont trouvé un climat favorable pour leur développement, grâce notamment à un régime des vents propice (de nombreuses régates nationales et internationales se déroulent d'ailleurs sur ces plans d'eau), et des installations portuaires de qualité (Port-Médoc, Port de [[Pauillac]] notamment). Plus à l'intérieur des terres, c'est l'[[œnotourisme]] qui a connu une émergence tout aussi récente que rapide, avec de plus en plus de propriétés viticoles qui ouvrent leurs portes et proposent des visites de plus en plus élaborées<ref>[http://fr.calameo.com/read/000001318ca4019b8b0a1 Destination Vignobles en Médoc]</ref>.
 
Par ailleurs, le [[golf]] est aussi très présent en Médoc, avec plusieurs parcours, à la fois sur le littoral atlantique (à Lacanau notamment) mais aussi dans le vignoble (à [[Margaux (Gironde)|Margaux]] et au [[Le Pian-Médoc|Pian-Médoc]]). Enfin, une des grandes filières de ce territoire reste le [[naturisme]], regroupé en particulier sur trois grands centres de vacances (au [[Le Porge|Porge]], à [[Vendays-Montalivet|Montalivet]] et à [[Grayan-et-l'Hôpital]]) qui disposent à eux seuls d'environ {{formatnum:15000}} lits marchands, faisant du Médoc une des grandes destinations naturistes en France.
 
=== Agriculture ===
 
L'industrie du [[gemmage]] fut pendant plusieurs décennies un des piliers de l'économie locale. La gemme, prélevée à partir d'une « carre » (entaille) faite à l'aide d'un « [[hapchot]] » (petit outil spécifique), était ensuite distillée pour produire de l'[[essence de térébenthine]] ou de la [[colophane]]. Le déclin de cette activité a conduit les autorités à mettre en place de nouvelles solutions de développement (céréaliculture intensive). Le gemmage reste néanmoins pratiqué, mais en utilisant une technique plus moderne : l'introduction d'une solution d'eau et d'acide sulfurique à l'aide d'une « rainette » limite ainsi la blessure de l'arbre, et assure un meilleur rendement<ref>''Richesses des terroirs de France'', ouvrage sous la direction de Bernard Hennequin, éditions France Loisirs, {{p.|209}}</ref>. Depuis 2012 des expérimentations du procédé "Courau" (récolte en vase clos) ont lieu au Porge, où plusieurs parcelles sont actuellement gemmées. Une unité de distillation de la résine est en projet afin de traiter localement la résine produite.
 
[[Image:Gemmage1.JPG|thumb|left|Opération de [[gemmage]] (récolte de la résine de pin)]]
 
Les premières tentatives de mise en valeur agricole intensive sont menées dans le courant des années 1960. Menées par la CALG (compagnie d'aménagement des landes de Gascogne) puis par la CARA (compagnie d'aménagement rural d'Aquitaine), elles rencontrent d'abord un succès mitigé. De nouvelles expériences menées dans le courant des années 1980, avec mise en place d'infrastructure adaptées (rampes automatiques, tourniquets, engins d'arrosage) sont cependant couronnées de succès. La maïsiculture connaît ainsi en Gironde un rendement particulièrement important<ref>''Gironde'', encyclopédies Bonneton, {{p.|273-274}}</ref>.
 
Économiquement parlant, le Médoc est de plus en plus marqué par l'influence de Bordeaux, métropole dynamique et centre industriel, commercial et culturel qui rayonne sur toute la région. Un nombre croissant d'actifs travaillent dans la [[Communauté urbaine de Bordeaux|CUB]], qui demeure le principal pôle d'emploi du département. Peu industrialisé, sinon dans la proche périphérie bordelaise (complexe aérospatial de [[Saint-Médard-en-Jalles]], notamment), le Médoc préserve ses paysages, sa qualité de vie et développe d'incontestables atouts écologiques, matérialisés par deux réserves naturelles ([[réserve naturelle nationale de l'Étang de Cousseau]] et réserve naturelle nationale des dunes et marais d'Hourtin) déjà en place, et plusieurs projets d'aménagement (site de l'archipel girondin, notamment).
 
== Culture ==
 
=== Langue régionale ===
{{détail|Gascon}}
 
La [[langue vernaculaire]] de la quasi-totalité du Médoc est le [[gascon]], un des six dialectes principaux de l'[[occitan]]. Seule l'enclave du [[Le Verdon-sur-Mer|Verdon]] se différencie du reste de la presqu'île, étant un isolat de langue et de culture [[saintongeais]]e ([[langue d'oïl]])<ref>{{Ref-Tourtoulon}}</ref>{{,}}<ref>{{pdf}} {{Lien web
|url=http://estuairegironde.net/doc/docu/nowak-leverdon.pdf
|titre=L'enclave saintongeaise (alias ''gabatche'') du Verdon
|auteur=Éric Nowak
|année=2010
|consulté le=12 mars 2012
}}</ref>.
 
[[Fichier:Isoglosas gascón-oc (principales ciudades).svg|thumb|Le Médoc (en haut, à gauche) dans l'ensemble linguistique gascon]]
 
Quelques mots médocains :
 
Dans ''La Ribèira'' (La rivière) :
 
*''[[estey]]'' ('''estèir''') n.m. 'chenal'.
*''[[Grave (terrain)|grave]]'' ('''grava''') n.f. 'terrain graveleux constitué de graviers fluvatiles, prisé pour la viticulture'
*''[[jalle]]'' ('''jala''') n.f. 'cours d'eau se jetant dans l'estuaire'.
*''poujau'' ('''pojau''' /puʒàw/) n.m. 'hauteur (souvent peu marquée)'.
 
Dans ''La Lande'' :
 
*''[[alios]]'' ('''aliòs''') n.m. 'roche [[grès (géologie)|gréseuse]] du sous-sol landais, composée de sable (96 %) lié par un ciment d'oxydes de [[fer]] et de [[colloïde]]s humiques',
*''[[baïne]]'' ('''baïna''') n.f. 'trou d'eau dans les plages' ; elles génèrent un courant vers le large quand elles se vidangent,
*''berle'' ('''bèrla''') n.f. 'prairie humide',
*''la canau'' n.f. 'le canal',
*''galip'' n.m. 'copeau enlevé par le résinier',
*''gemme'' ('''gema''') n.f. 'résine de pin fraîche',
*''[[hapchot]]'' ('''hapchòt''') n.m. 'petite hache à bec recourbé utilisé par les gemmeurs',
*''lède'' ('''leda''') n.f. 'marais',
*''pargau'' ('''pargau''') n.f. 'parc à bestiaux' (latin parcalis),
*''[[pitey]]'' ('''pitèir''') n.m. 'échelle à gradins taillée dans une jeune tige de pin',
*''treytin'' ('''treitin''') n.m. 'terrain défriché'.
 
=== Gastronomie ===
{{détail|Vignoble du Médoc|Cuisine occitane}}
 
La gastronomie médoquine accorde une place importante aux produits de la mer, du fleuve ([[estuaire de la Gironde|Gironde]]) et de la terre. Les poissons (alose, anguille, sardine, pibale, merlu, baudroie…) sont une composante essentielle de la table locale. L'alose, pêchée à la « bichareyre » (filet maillant), est servie grillée ou accompagnée d'oseille, tandis que la [[lamproie à la bordelaise]] est nappée d'une sauce au vin et souvent accompagnée d'une fondue de poireaux.
[[File:Sarments du Médoc 03.JPG|thumb|left|[[Sarment du Médoc|Sarments du Médoc]]]]
[[Fichier:Grenier medocain.jpg|thumb|Le [[grenier médocain]], spécialité régionale à base de panse de porc.]]
 
Les [[Civelle|pibales]] ou civelles sont des alevins d'anguille, pêchés traditionnellement dans l'estuaire et servis en poêlée avec de l'ail. Si l'[[ostréiculture]] n'est plus guère présente que de façon confidentielle dans le nord de la presqu'île ([[Soulac-sur-Mer|Soulac]], [[Saint-Vivien-de-Médoc]]), la production de gambas y a été introduite depuis les années 1980<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2001/05/08/115508-Des-gambas-au-milieu-des-vignobles.html Des gambas au milieu des vignobles], article de Pierre Sauvey publié dans ''La Dépêche du Midi'', 8/05/2001</ref>. Tout comme les crevettes blanches – ou « bichettes » – on les prépare simplement grillées ou avec de l'anis.
 
L'[[agneau de Pauillac]] représente un produit phare de la région, et est simplement servi grillé sur des sarments de vigne. Les gibiers sont représentés par les palombes, les bécasses ou les grives. Enfin, le [[grenier médocain]] est une charcuterie à base de panse de porc roulée. Le Médoc produit également des friandises : [[Noisettine du Médoc]] (noisettes caramélisées) et [[Sarment du Médoc|sarments du Médoc]] (bâtonnets de chocolat). Accompagnant ces produits typiques, les [[vignoble du Médoc|vins du Médoc]] sont de réputation internationale : [[Château Latour]], [[Château Lafite Rothschild|Château Lafite]], [[Château Margaux]], [[Château Mouton Rothschild]] en sont quelques exemples célèbres. Ils sont également la base de quelques produits dérivés, dont la [[gelée de vin du Médoc]], traditionnellement servie en accompagnement de fromages ou servant à déglacer les sauces<ref>[http://www.pauillac-medoc.com/default.asp?IDPAGE=58&cnf=1|E7D411BB Spécialités gastronomique du Médoc], site de la ville de Pauillac</ref>.
 
=== Patrimoine ===
 
Les monuments emblématiques du Médoc sont essentiellement :
 
* Le [[phare de Cordouan]], « roi des phares, phare des rois », en pleine mer, au large de la [[pointe de Grave]] et de [[Royan]]. Il est le plus ancien phare de France.
 
* Les [[phare de Richard|phares de Richard]] et de Patiras. Le premier veille sur l'[[estuaire de la Gironde]] et les marais de [[Jau-Dignac-et-Loirac]], le second sur l'[[île de Patiras]], une des principales îles de « L'archipel girondin ».
 
* La [[Basilique Notre-Dame-de-la-fin-des-Terres|basilique Notre-Dame de Soulac]]. Importante étape sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, on y vénérait les reliques de sainte Véronique et la « vraie goutte de lait de la sainte Vierge ». Totalement ensevelie par la dune au {{s-|XVIII|e}}, elle est dégagée et restaurée au siècle suivant. Elle est inscrite au [[patrimoine mondial|patrimoine mondial de l'humanité]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]].
 
* Le [[château de Blanquefort]], importante forteresse datant du {{s-|XIV|e}}.
 
* Le [[fort Médoc]], à [[Cussac-Fort-Médoc]], l'un des maillons du « verrou de Bordeaux » établi par [[Sébastien Le Prestre de Vauban|Vauban]]. Ce fort est une des pièces maîtresses d'un triptyque défensif (avec le [[fort Paté]] et la [[citadelle de Blaye]]) conçu pour protéger Bordeaux. Il est inscrit au [[patrimoine mondial|patrimoine mondial de l'humanité]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]].
 
* [[Château de Lesparre|La tour de l'honneur]] - [[Lesparre-Médoc]] est un des seuls vestiges du château des sires de Lesparre.
 
=== Habitat ===
L’habitat traditionnel du Médoc était constitué de maisons généralement de plain-pied et de forme allongée. La façade en moellon ou en pierre de taille, orientée vers le Sud-Est, permettait l'accès aux différentes pièces disposées en enfilade et communiquant deux à deux sans couloir. Le toit à deux versant était souvent dissymétrique, avec un versant Nord-Ouest plus allongé. Elles étaient souvent accompagnées d'une grange, parfois toute en bois et également dissymétrique, plus généralement en brique, alors à toit symétrique et avec la partie supérieure de la façade ensoleillée en bois permettant l'aération du grenier ([[claire-voie]])<ref>L'Architecture rurale française. Pays aquitains. Pierre Bidart, Gérard Collomb.</ref>.
 
Les villas, notamment les villas en brique de la cité balnéaire de [[Soulac-sur-Mer]], arborent fréquemment un fronton triangulaire en façade.
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Fichier:House Medoc Fr33.jpg|Maison avec grange à [[Avensan]].
Fichier:Grange Medoc Fr33.JPG|Grange en [[moellon]].
Fichier:Saumos hangar bois.jpg|Grange en bois à [[Saumos]].
Fichier:Maisons SMJ.jpg|Maisons dissymétriques à [[Saint-Médard-en-Jalles]].
Fichier:Soulac house.jpg|Villas typiques de [[Soulac-sur-Mer|Soulac]].
</gallery>
 
-->
 
== Note ==
<references group="N"/>
{{References | 2}}
 
== Voci correlate ==
* [[Vignoble du Médoc]]
* [[Estuario della Gironda]]
* [[Landes de Gascogne]]
 
* [[Baïne]]
== Altri progetti ==
{{interprogetto}}
 
== Collegamenti esterni ==
* [http://www.medoc-actif.eu Médoc actif] : Récits d'excursions, d'évènements sportifs et culturels en Médoc
{{Commonscat}}
*[http://www.medoc-actif.eu Médoc actif] : Récits d'excursions, d'évènements sportifs et culturels en Médoc
 
 
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[[Categoria:Gironda]]
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