Anthere

Versione delle 23:35, 28 dic 2004

Versione delle 18:21, 12 mar 2005

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::Enjoy the visit, then, and trust not them who have strange nicknames - [[Utente:Blakwolf|@#@$%&]]

:::As long as I can read the nickname, things are fine. When I only see "???", then there is trouble ;-) [[Utente:Anthere|Anthere]]

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Chère Madame, j'ai un peu contribué sur WP mais vous ne me connaissez pas, je vous connais un peu mais on m'a tant dit de vous. J'ai déposé de ces mots, rajouté quelques vers de deux poèmes d' Eluard et un d'Aragon, il m'en restait un, j'ai pensé qu'il serait bien tombé ici, qu'il y serait bien, si quelqu'un d'autre que moi était passé.[[Utente:Maawiyah sitifia|Maawiyah sitifia]] 16:21, Mar 12, 2005 (UTC)

<i>Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire<br></i>

<i>J'ai vu tous les soleils y venir se mirer<br></i>

<i>S'y jeter à mourir tous les désespérés<br></i>

<i>Tes yeux sont si profonds que j 'y perds la mémoire<br><br></i>

<i>A l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé<br></i>

<i>Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent<br></i>

<i>L'été taille la nue au tablier des anges<br></i>

<i>Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés<br><br></i>

<i>Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur<br></i>

<i>Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit<br></i>

<i>Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie<br></i>

<i>Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure<br><br></i>

<i>Mère des sept douleurs Ô lumière mouillée<br></i>

<i>Sept glaives ont percé le prisme des couleurs<br></i>

<i>Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs<br></i>

<i>L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé<br><br></i>

<i>Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche<br></i>

<i>Par où se reproduit le miracle des Rois<br></i>

<i>Lorsque le c&oelig;ur battant ils virent tous les trois<br></i>

<i>Le manteau de Marie accroché dans la crèche.<br><br></i>

<i>Une bouche suffit au mois de Mai des mots<br></i>

<i>Pour toutes les chansons et pour tous les hélas<br></i>

<i>Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres<br></i>

<i>Il leur fallait tes yeux et leur secrets gémeaux<br><br></i>

<i>L'enfant accaparé par les belles images<br></i>

<i>Écarquille les siens moins démesurément<br></i>

<i>Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens<br></i>

<i>On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages<br><br></i>

<i>Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où<br></i>

<i>Des insectes défont leurs amours violentes<br></i>

<i>Je suis pris au filet des étoiles filantes<br></i>

<i>Comme un marin qui meurt en pleine mer enplein mois d'août<br><br></i><i>

<i>J'ai retiré ce radium de la pechbende<br></i>

<i>Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu<br></i>

<i>O paradis cent fois retrouvé reperdu<br></i>

<i>Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes<br><br></i>

<i>Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa<br></i>

<i>Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent<br></i>

<i>Moi je voyais briller au-dessus de la mer<br></i>

<i>Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa<br></i>

[[Louis Aragon]].